Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/229

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échouer nos plans ? Moi qui avais été si heureux dans la journée, en voyant le beau temps, et qui m’étais persuadé que toutes les puissances mystérieuses, que tous les hasards s’étaient ligués pour me faire réussir ! À présent, n’étais-je pas en face d’un coup traître du sort ? La mer était toujours calme, je l’entendais se briser faiblement sur le sable, la tempête que j’avais redoutée jusqu’au dernier instant ne s’élèverait sans doute pas… Mais cette brume n’était-elle pas aussi dangereuse ? N’allions-nous pas naviguer à l’aveuglette ? Et d’abord, Anne, ma bien-aimée Anne, pourrait-elle trouver cette crique, ne se perdrait-elle pas dans l’obscurité et le brouillard ? Je tremblais, à présent, je n’étais pas éloigné de tout croire compromis… Et alors, il faudrait retarder notre fuite, la remettre à plus tard ? Mais quand, désormais, se présenterait-il un jour favorable ! Ne serions-nous pas contrariés encore par le mauvais temps ? Et