Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
de lichtfield.

En vérité il le devroit, dit-elle, pour me rassurer. L’émotion lui ayant ôté l’envie de chanter et de dessiner, elle fit quelques tours dans le jardin, toujours pensant au cavalier, et revint auprès de sa bonne maman, à qui elle n’en parla point, sans doute pour ne pas lui faire partager son effroi. Elle se coucha avec l’impatience d’être au lendemain, et l’espérance que le jour ne passeroit pas sans qu’elle fût rassurée sur la vie de l’inconnu. Hier, c’étoit simple curiosité qui l’agitoit en pensant à lui ; aujourd’hui l’humanité s’y joint pour un pauvre homme en danger. Après s’en être beaucoup occupée par bonté d’âme, elle s’endormit bien en colère contre les chevaux fougueux, qui ne permettent pas d’être honnête impunément.

Le lendemain… le lendemain, il tomba des torrens de pluie toute la journée. Il fut aussi impossible d’aller au pavillon, que d’imaginer qu’on pût monter à cheval. Caroline, fort con-