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Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/126

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LE FRONT CONTRE LA VITRE

veuille aviver notre sens des affaires, affermir notre économie ou secouer la concurrence, on revient au même point : savoir.

Et nous attendons du temps qu’il nous guérisse, par une insouciance qui n’a d’excuse que son aveuglement. Sitôt qu’un enfant est malade, on réunit autour de lui la kyrielle des spécialistes, qui le palpent, l’auscultent, le pénètrent de rayons, et, leur tâche achevée, prescrivent un régime avec des médicaments. L’anxiété des parents trouve cela tout naturel : il faut refaire les forces du malade et l’engager solidement dans la vie. Si une épidémie s’abat sur une école, on voit accourir les préposés à l’hygiène publique, qui s’ingénient à combattre le mal, gardent les avenues, établissent des barrages pour garantir la population. Mais s’il s’agit de redresser une situation économique qui se délabre avec une inquiétante rapidité, plus personne, plus de remèdes, plus de science ; quand il faudrait, par une action positive, reconstituer les forces. L’économie politique n’est pas une panacée, tout le monde en convient ; du moins est-elle un de ces toniques dont on dit qu’ils ne font pas de mal. Nous en avons besoin pour mouvoir nos volontés afin que, parlant le même langage et remuant les mêmes idées, nous tombions d’accord sur la défense de notre dignité. La diffusion intense de la science économique et sociale, surtout sous ses formes les plus simples, sous ses aspects les plus familiers, refuserons-nous ce moyen de renouveler nos énergies ?