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Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/184

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LE FRONT CONTRE LA VITRE

tites sciences » du coin où elles somnolent : elles contiennent tous les secrets de notre territoire. Elles expliqueront le sol, la flore, la faune, tout ce qui nous entoure et que nous ignorons ; vivifions l’histoire par la sociologie, l’économie politique ; humanisons la géographie ; aiguisons par la chimie, la physique et les mathématiques, le sens du réel chez les nôtres : la prochaine génération ne sera plus la même et nous serons plus sûrs de vaincre par elle. Cela mérite, à tout le moins, que l’on y réfléchisse.

Les Oblats — d’autres aussi — ont tenté l’expérience. Le Père Simard, que je ne me lasserais pas de citer tant ses conférences sur la Tradition, sur saint Thomas et saint Augustin révèlent d’exaltation saine et respectueuse, écrit : « Un idéalisme éveillé par un réalisme qui le nourrit et le soutient sans relâche, telle est la substance et tel est le mode de notre savoir ». Précieuse formule ! On croira peut-être qu’elle fut inspirée par les conditions où l’enseignement devait se donner pour répondre aux exigences d’une population en partie anglaise. Il se peut ; mais ce qu’elle a d’heureux, et ce qu’on ne redira jamais trop, c’est qu’elle est française. On ne procède pas autrement dans les lycées de France où, dès la sixième, on s’applique au latin, à la langue maternelle, aux chiffres et aux sciences d’observation. Que, en appliquant ce mode, on veille à sauvegarder la part du latin et du grec, c’est une autre question ; nous posons ici une méthode, simplement, et quelle satisfaction qu’elle ne nous soit pas étrangère si, en l’empruntant, nous restons fidèles à nous-mêmes.