Aller au contenu

Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
LE FRONT CONTRE LA VITRE

pages que Gérin-Lajoie consacre à l’éducation. Rivard désire l’école aussitôt que la paroisse existe : il y voit « l’engin de tout le reste », et sa pensée se fait plus ardente lorsqu’elle exprime les ambitions que son cœur entretient. « Je considérerais les ressources intellectuelles enfouies dans la multitude des têtes confiées à mes soins comme mille fois plus précieuses que toutes ces ressources minérales, commerciales, industrielles, qu’on exploite à tant de frais, et je ferais de l’éducation morale, physique et intellectuelle des enfants du peuple, qui a pour but de cultiver et développer ces ressources, ma constante et principale occupation. » Vraiment, ces pages sont une des plus nobles que nous ait laissées le patriotisme de Gérin-Lajoie !

L’école est fondée, malgré Gendreau-le-Plaideux ; et l’instituteur, dont le rôle se rapproche du sacerdoce et dont l’œuvre est sans doute trop belle pour recevoir ordinairement sa juste récompense, touchera d’abord soixante-quinze louis, puis cent l’année suivante. C’en est assez pour que Rivard, accusé aussitôt d’être un « taxeux », soit battu aux élections ; mais, familier du succès, il a bientôt sa revanche. L’école réussit, grandit, rayonne ; un cours du soir s’amorce ; des conférences ont lieu le dimanche ; la population en est fortifiée : Rivard est réélu et, chose qui accentue le caractère utopique du roman, l’instituteur voit son salaire encore augmenté, sans qu’il le demande.

Le programme comporte les sciences essentielles plus la géologie et l’étude de la nature. Oh ! la bien-