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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/89

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SOUVENIRS

Bernard, Georges Courteline et, un soir de première au Vaudeville, la silhouette élancée, le monocle clignotant d’Henri de Régnier.

La soirée se passait à regarder, à causer, à rêver même. Et nous rentrions, à pied souvent, au Quartier.

Au début, vivant assez repliés, nous allions peu au spectacle. Nous en avions plusieurs raisons. Les études nous retenaient à la maison et notre état de fortune aussi, les billets de théâtre, à Paris, coûtant cher. Nous fréquentions les théâtres de quartier ou les boîtes des chansonniers. Il nous arrivait de bénéficier de billets de faveur, fort rarement il est vrai.

Nos conditions de vie, modifiées à la suite d’heureuses adaptations de nos revenus, les grands théâtres devinrent abordables. Nous en avons largement profité, prenant plaisir aux réactions de la salle autant qu’aux jeux de la scène, portant un jugement sur les spectacles nouveaux.