Denis Diderot, le philosophe, comme il s’intitulait ! Faut-il l’admirer, faut-il en être dégoûté ? Faut-il l’aimer, faut-il le haïr ? Il est la fougue débraillée, ébouriffée : il est le cri animal de la passion. N’est-il point un délicat balourd, un tempérament trivial assaisonné des plus fines épices du sentiment ?
Je conseille aux jeunes gens qui veulent écrire aujourd’hui de cultiver Diderot, surtout celui des Lettres à Mlle Voland. Mais qu’ils s’arment, pendant la lecture, de circonspection, et même de répugnance : qu’ils relisent entre temps les Provinciales, la Relation sur le Quiétisme, ou quelque bonne page de Voltaire. De cette façon, le style de Diderot leur sera profitable ; car, — c’est son Neveu de Rameau qui nous l’affirme : — « On tire parti de la mauvaise compagnie comme du libertinage ; on est