Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/118

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Merci crié au vent, trop durable rigueur,
peu prisée amitié, cœur en vaine langueur
et dure embûche,
mon cœur plus vainement langoureux que l’oiseau
après le haut bocage, alors qu’en un réseau
son vol trébuche.
Ses yeux si clairs, ses fosseleux souris,
son vaillant corps, son venir, son aller,
et les doux mots dont ell’sut me parler,
et le beau teint, de son âge le prix,
son teint si beau, comme rose en pourpris,
et qui la fais à Cyprine sembler :
dons sans guerdon ! Vous me deviez embler
valeur et l’heur en vos lacs entrepris.
D’amour où n’est ni cautèle ni vice
j’avais juré de vous faire service,
ô dame, hélas ! Las ! Félon à moi-même.
L’eau, à la fin, la pierre drue perce,
mais non de vous la cruauté extrême
mes tristes pleurs, car trop m’êtes adverse.