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ÉNONE AU CLAIR VISAGE

I

Elle a fini déjà, pour cette nuit, sa route,
l’étoile qui d’aimer conseille. Hélas ! écoute,
ne me dis pas : pourquoi ce fol amour ? Jamais,
me reflammant le sang d’une coupable envie,
l’arc ne sera tendu, ni encochés les traits.
Si la lumière, vois, de l’étoile a baissé,
certes, c’est que le tiers des heures a passé.
Non, non, ne me dis pas : pourquoi ce fol amour ?
Jeune tige, pareille à ce noble palmier
que dans l’âpre Délos Ulysse vit un jour.