Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


V

Autrefois je tirais de mes flûtes légères
des fredons variés qui plaisaient aux bergères
et rendaient attentifs celui qui dans la mer
jette ses lourds filets et celui qui en l’air
dresse un piège invisible et ceux qui d’aiguillons
poussent parmi les champs les bœufs creuse-sillons.
Priape même, alors, sur le seuil d’un verger,
en bois dur figuré, semblait m’encourager.
Ma flûte ne sait plus, hélas ! Me réjouir,
mon cœur est travaillé de crainte et de désir.