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D’UNE INGRATE DOULEUR




D’une ingrate douleur ayant les traits souffert,
Devant l’été des ans j’en ai touché l’hiver.
Mais ma verve, pareille aux eaux du noble Alphée,
Se mêle au flot mondain sans en être altérée,
Et par toutes les fois qu’aux cordes j’ai tenté
(Pour que rougisse enfin l’affreuse nudité
D’un impudent chanteur), j’ai caché mes blessures
Sous le beau teint des fleurs noué’s en sertissures.