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ALCINOÜS ET RHODOPE




Que tu montes au ciel douce et brillante, ô lune,
Ce n’est plus le printemps, c’est l’automne importune !
Le vigoureux été, le printemps florissant
Emportent avec eux mon amour languissant.
Le feuillage est tombé, l’hirondelle est partie,
Ah, viens plus près de moi, Rhodope, je te prie ;
Un zéphyr amoureux, de ta bouche soufflé,
Me fera souvenir des beaux jours de l’été,
Et je pourrai tromper le temps et ma tristesse
En admirant tes seins que hausse la jeunesse.