Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/233

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A MAURICE DU PLESSYS

Une même fureur n’agite tout poète,
combien qui sont faconds ont la bouche muette !
La plupart sont chétifs et rampent bassement
aux arbrisseaux pareils ; quelques-uns seulement,
de naturel bien né, sans ruses et sans peine,
passent incontinent cette commune voix :
tel un chêne élevé qui par-dessus le bois
elance dans l’azur sa cime aérienne.
Ami cher, si le dieu qui confond l’ignorance,
Phébus qui m’a nourri dès la première enfance