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RÉFLEXIONS SUR QUELQUES POÈTES



Que n’ai-je pu rester aux murs de Davranna !
Sensible à mon amour, Anir dans sa vieillesse
Aurait béni du moins l’heureuse Minona…
J’avais ton âge et presque ta beauté
Quand, à mes yeux, plus fraîche que l’aurore,
Plus blanche que le cygne au plum.age argenté
Ou le lis embaumé que Morven fait éclore.
Pour la première fois s’offrit Evelina…
Tel daigne nous parler l’orageux Gruthloda,
Lorsque, resplendissant des feux du météore,
Sa voix vient réjouir les vallons du Loda
Et fait taire les vents sur les rocs d’Inistore.


Il y a vraiment du nombre dans la strophe que voici :

Ses yeux d’azur que voile un sinistre nuage.
Roulent, chargés d’amour, de tristesse et de pleurs :
Tels deux astres du soir brillent dans le feuillage,
Ou telles nous voyons, au pied du roc sauvage.
Les larmes du matin qui tremblent sur les fleurs.


Enfin ce Baour-Lormian, cet enfant de Toulouse, buvait avidement l’ivresse dans la coupe des Gaels.

Lamartine se faisait constamment gloire d’être redevable à Ossian. Jeune homme obs-