Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/172

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« Maintenant, dans mon livre de 1871[1], je montre pleinement comment cette théorie peut être exprimée en notations. Soient deux personnes A et B, desquelles A détient la quantité a d’une marchandise, et B détient b d’une autre, alors je donne l’équation d’échange dans la forme :

dans laquelle x est la quantité inconnue que A donne à B en échange de y. Il s’ensuit que est équivalent à votre ou , c’est-à-dire au prix courant ou à la raison d’échange. De plus représente le degré d’utilité de la première marchandise restant à A, et représente le degré d’utilité de ce qu’il a reçu de B. D’ailleurs, ces degrés d’utilité sont exactement équivalents à vos raretés, et votre équation a identiquement le même sens que ma propre formule En effet, le sens des termes une fois expliqué, on voit que vôtre proposition : « Les prix courants du prix d’équilibre sont égaux aux rapports des raretés, » coïncide précisément avec ma théorie ».

Or, Walras a reconnu avec la meilleur grâce du monde le bien-fondé des revendications de Jevons : « Il est évident », dit-il[2], « que votre coefficient ou degré d’utilité, qui est « le coefficient différentiel de l’utilité considérée comme une fonction de la quantité des marchandises », est identique à mon intensité d’utilité ou à ma rareté, qui est « la dérivée de l’utilité effective par rapport à la quantité possédée ; » que votre rai-

  1. Theory of Political Economy.
  2. Lettre à Jevons en date du 23 mai 1874 publiée avec la précédente.