Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/12

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transporter de là sur l’autel qui sert à la consommation du sacrifice. Telle est l’origine et le principe du grand introïtus avec les saintes espèces, qui se pratique aujourd’hui dans l’Église orthodoxe avec toute la pompe due aux choses saintes ; cette procession, toute mystique dans son application, représente l’acheminement volontaire de Notre-Seigneur à ses souffrances expiatoires pour les péchés des hommes. Soudain l’autel, ce trône de Jésus-Christ roi, devient à la fois le lieu du sacrifice à la croix et du sépulcre vivifiant ; l’élévation de l’autel représente le Calvaire. Dans les premiers temps, cette représentation mystérieuse était offerte à la vue de tous les fidèles, parce que tous ou presque tous approchaient de la sainte table ; dans la suite, on la voila par une cloison (iconostase) et un rideau aux regards de ceux qui se reconnaissaient indignes de communier. Au reste maintenant, comme aux premiers siècles de la chrétienté, dans quelques églises de la Palestine, le sanctuaire reste encore découvert.

Après la consécration et la communion des prêtres et des fidèles, le peuple adressait à Dieu des actions de grâces pour ses bienfaits et se réunissait ensuite à un repas fraternel dans une partie du temple, qui a conservée le nom de trapèse, ou cénacle. Dans la suite cet usage a été supprimé, à cause de quelques abus qui s’y étaient introduits, mais la mémoire de ce festin fraternel ou réunion de tous les fidèles à la même table, s’est conservée dans le mot même par lequel on désigne le sacrifice de la messe, Obédnia, qui vient