Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/19

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temps de sacrifier au Seigneur est venu. Alors, le plus ancien après l’évêque, lui demande solennellement sa bénédiction pour le service divin ; la liturgie commence aussitôt par la bénédiction du règne de la sainte Trinité, prononcée par le plus ancien des prêtres, pendant que l’évêque lui-même récite une prière secrète. Ainsi jadis les patriarches et les prophètes annonçaient la gloire de Dieu et la grâce de J. C. avant que J. C. lui-même eut entrepris la grande œuvre de la rédemption du genre humain. La grande litanie ou ekténie, c.-à.-d. prière prolongée, renferme tout ce que nous pouvons raisonnablement demander à Dieu pour les besoins de notre vie, en commençant par la paix d’en haut et le salut de nos âmes, et en finissant par une entière soumission de tous et de chacun et par l’abandon de toute notre existence à Notre-Seigneur J. C., par l’intervention de la sainte Vierge et de tous les saints. Quoi de plus touchant que cette demande toute de charité ? « Prions pour ceux qui naviguent sur mer, ou qui voyagent sur terre, qui sont captifs, souffrants ou infirmes, et pour leur salut à tous. » Ici pas une douleur humaine n’a échappé à la sollicitude compatissante de l’Église ; plus loin c’est tout le monde invisible qui a part à son immense charité, quand elle prie « pour tous les pères et tous les frères qui sont morts dans la foi, et dont les cendres reposent ici ou ailleurs ». À chacune de ces demandes, le chœur répond chaque fois par le Kyrié éléison, ou Seigneur, ayez pitié. Le prêtre joint sa prière secrète aux demandes du diacre, et l’ekténie