Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/25

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sance, et qu’il n’y a plus de catéchumènes proprement dits, lorsque le nombre de ceux auxquels on inflige pour pénitence la privation des sacrements, n’est pas assez considérable pour nécessiter le maintien de cet usage ? Pour moi, je ne suis pas de cet avis, tout au contraire. Considérez combien il y a parmi nous de ces chrétiens, qui bien qu’élevés dans la connaissance de la religion, n’ont pas la foi, qui sont appelés au salut, mais qui ne se rendent point à cet appel ; en vain l’Église s’efforce-t-elle d’émouvoir leurs cœurs par la prière, d’y infiltrer la parole de Dieu : ils ont des oreilles pour ne point entendre et des yeux pour ne pas voir ; ils courent à leur perte, comme s’ils s’empressaient à quelque festin préparé pour eux par les soins de la mort éternelle ; ils dédaignent cette nourriture spirituelle que le Rédempteur leur offre dans la communion de son propre corps et de son propre sang, en leur disant : « Venez à moi, vous tous qui êtes affligés et chargés, et je vous soulagerai. » D’ailleurs pourquoi aller chercher si loin ? Portons nos regards sur nous-mêmes : ne sommes-nous pas, nous, tous les premiers hors de l’Église comme jadis les catéchumènes ? Confessons-nous le Christ comme nous le devons ? — Ne le confessons-nous pas simplement des lèvres ? nos œuvres valent-elles mieux que celles des payens ? cependant selon l’Écriture « la foi sans les œuvres est une foi morte. » Oui, c’est en tremblant que j’incline ma tête, quand j’entends le diacre dire : « Catéchumènes, inclinez vos têtes devant le Seigneur », après quoi ils sont expulsés du temple. Dans ce mo-