Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/42

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la terre sur ses fondements et lui donne l’abîme pour vêtement. Les eaux fuient au bruit de son tonnerre : une borne leur est fixée qu’elles ne passeront point. Les fontaines dans les vallées désaltèrent les bêtes sauvages : sur leurs bords habitent les oiseaux du ciel. La terre est rassasiée des fruits que répandent ses mains, et le pain fortifiera le cœur de l’homme. Le soleil connaît son couchant, la nuit est sur la terre, et voilà que dans ses ténèbres les bêtes des forêts vont demander à Dieu leur pâture. Mais le soleil se lève, les animaux sauvages se couchent dans leurs tanières : l’homme alors sort pour travailler jusqu’au soir. » Et plus loin, David, dans son enthousiasme, adresse ses paroles directement au Seigneur : « La terre est remplie de vos biens, toutes vos créatures attendent de vous seul des bienfaits. Vous détournez votre visage, et elles se troublent ; vous retirez votre souffle, et elles ont disparu ; vous envoyez votre esprit, elles renaissent, et la face de la terre est renouvelée ; vous regardez la terre, elle tremble : que la gloire du Seigneur subsiste à jamais ! Je chanterai le Seigneur durant ma vie, je célébrerai mon Dieu tant que je respirerai. Que ma prière soit douce à son cœur !… Que vous êtes grand dans vos œuvres, Seigneur ! qui avez tout créé dans votre sagesse ! »

Mais l’homme ne savoura pas longtemps cette pure contemplation des œuvres de Dieu ; son orgueil fut cause de sa chute, le paradis de délices fut fermé pour lui ; cette prompte expulsion est représentée