Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/164

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n’en dites rien dans le quartier, parce qu’on se moquerait de moi… Je devais me marier à Madelon, la fille du père Gnafron… Il me l’avait promise & v’là qu’à présent il se dédit… C’est un moulin à vent c’t homme… Ça me chagrine, ça me chagrine, voyez-vous, que je m’en cognerais le melon sur les cadettes[1] de la rue Saint-Georges… Mais quoi qu’il a donc, quoi qu’il a donc contre moi, ce vieux pochard ?

LE SERGENT.

Guignol, tu m’intéresses… Je connais les motifs du refus de Gnafron ; il me les a dits, c’est mon cousin… Je veux te les dévoiler & te donner les moyens de vaincre sa résistance… Le père Gnafron a servi.

GUIGNOL.

Dans quel régiment ? Dans les pompiers ?

LE SERGENT.

Je ne suis pas éloigné de le croire. Dans tous les cas, vois-tu, il ne veut pas d’un clampin dans sa famille… Si tu tiens à être son gendre, fais-toi soldat.

GUIGNOL.

Sordat pour de vrai ? Mais il faudra partir pour l’armée, & alors bonsoir le mariage.

  1. Cadette ; dalle, trottoir.