Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/171

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LE SERGENT.

C’est comme si je parlais à vingt hommes ; tu sauras ça… Il faut maintenant apprendre à marcher. Nous allons partir du pied gauche… Pied gauche, en avant ! marche ! (Guignol se baisse.) Qu’est-ce que tu regardes ?

GUIGNOL.

Vous dites de partir du pied gauche… Je regarde où il est, le gauche.

LE SERGENT.

Hé bien ! c’est celui-ci… Ah ça, tu ne connais donc pas ta main droite d’avec ta gauche ?

GUIGNOL.

Comment voulez-vous qu’on les connaisse ? Elles sont ben faites l’une comme l’autre.

LE SERGENT.

Quelle faible intelligence ! C’est un homme à former totalement. Voyons, au commandement de Marche ! vous portez vivement le pied gauche en avant, le jarret tendu, la pointe du pied un peu baissée & légèrement tournée en dehors, ainsi que le genou ; vous balancez le corps sans raideur sur la jambe droite ; vous abaissez la jambe gauche & portez la jambe droite en avant, & ainsi successivement, jusqu’au commandement de Halte ! (Il le fait marcher en le prenant par le milieu du