Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

j’habite depuis deux mois. » François lui répond : « Vous tirez si bon parti de cette habitation qu’elle doit vous plaire. » Puis il lui prend la main et le salue du nom de frère.

La victoire d’Austerlitz est une des plus décisives, des plus brillantes des temps modernes. Les vainqueurs n’ont à regretter qu’un général de division, deux colonels et environ 10.000 soldats.

Le ministre prussien Haugwitz se rend au quartier général de Napoléon pour le féliciter de sa victoire. Celui-ci, qui connaît les sentiments cachés du cabinet de Berlin, lui répond : « Voilà un compliment dont la fortune a changé l’adresse. »

L’empereur François, malgré la supériorité de forces qui lui restent, demande humblement la paix. Il obtient d’abord un armistice. Voulant donner à Alexandre une preuve de sa générosité, Napoléon lui renvoie sans échange tous les prisonniers de la garde noble russe.

Le 26 décembre 1805, un traité de paix est signé à Presbourg, entre la France et l’Autriche. Par ce traité, cette dernière puissance perd un territoire de onze cent milles carrés avec une population de 2.600.000 âmes.

Par la grâce de l’Agamemnon français, l’électeur de Bavière et le duc de Wurtemberg acquièrent le titre de rois. Un peu plus tard, François II abandonna le titre fastueux d’empereur d’Allemagne, et par le bon vouloir de Napoléon, il se contenta de celui plus modeste d’empereur d’Autriche, sous le nom de François Ier.

Le roi de Naples, Ferdinand IV, ayant manqué pour la quatrième fois à ses engagements envers la France, Napoléon le détrône et donne ses états à son frère Joseph, qui entre dans Naples le 30 mars 1806.

Les duchés de Clèves et de Berg sont donnés en toute souveraineté au maréchal Murat qui prend le titre de Grand-duc de Berg.

La principauté de Guastalla est donnée à Pauline, épouse du prince Borghèse. Un peu plus tard, ses frères Louis et Jérôme seront rois, le premier de Hollande et l’autre de Westphalie.

Le 12 juillet 1806, les princes de la Confédération du Rhin se séparent à perpétuité de l’empire d’Allemagne et s’unissent à Napoléon qui se déclare leur protecteur.

Le 6 octobre 1806, une quatrième coalition, dans laquelle entraient la Prusse, la Russie, la Suède, l’Angleterre, se forme sur le continent.

C’est contre la Prusse que Napoléon a résolu de porter les premiers coups. L’armée de cette puissance se compose de 230.000 hommes, d’une excellente cavalerie et d’une artillerie nombreuse et bien servie.

Les premières hostilités entre la France et la Prusse ont lieu à Scheleitz, village de la principauté de Reuss. Le 14 octobre, Napoléon triomphe de nouveau à Iéna. À proprement parler, il y eut en même temps deux batailles bien distinctes, celle d’Auerstaedt et celle d’Iéna, c’est-à-dire que deux corps français séparés et sans contact se battirent contre deux corps ennemis qui se trouvaient respectivement dans une semblable position.

Cette journée coûte aux vaincus, tant en tués, blessés ou prisonniers, plus de 48.000 hommes, 260 canons, d’immenses magasins ; 26 généraux prussiens sont faits prisonniers. L’armée française perd un général de brigade, 3 colonels et compte moins de 42.000 hommes hors de combat.

Après l’échec d’Iéna, l’armée prussienne se débande et n’oppose aucune résistance sérieuse aux progrès des vainqueurs ; les villes ouvrent, leurs portes ;