Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de l’armée du Rhin, et élevé l’année suivante au grade de général de division.

Chargé de la conduite d’une division de cavalerie, sous les ordres du général Moreau, il se distingua au combat d’Ingolstadt, et contribua par son talent et son courage aux résultats de la fameuse retraite de 1796. Nommé inspecteur de cavalerie le 3 août 1797, il fit les campagnes de Suisse et de Naples, où il commanda une colonne de cavalerie qui tailla en pièces les insurgés qui s’étaient rassemblés à Andria. Il fit la campagne de 1805, à la tête d’une division de dragons, et prit part aux batailles d’Elchingen et d’Ulm, ainsi qu’à celle d’Austerlitz, au succès de laquelle il contribua par de brillantes charges ; il assista l’année suivante à la bataille d’Iéna, et fut nommé, après la prise de Berlin, inspecteur général du grand dépôt des chevaux pris à l’ennemi.

Envoyé en Espagne, il n’en revint que pour aller combattre à Wagram, où il donna des preuves d’un courage et d’une intrépidité extraordinaires. Plus tard il fit partie de l’expédition de Russie ; et vint, après les revers qui l’accompagnèrent, s’établir à Berlin où il réorganisa la cavalerie française.

Il fut mis à la retraite en 1816 ; mais l’année suivante il fut rappelé au conseil d’État et employé en qualité de commissaire du roi près la régie générale des subsistances militaires. Il fit ensuite longtemps partie de la chambre des députés, et mourut en 1828.

BOURJOLLY (LE PAYS DE) (JEAN-ALEXANDRE)

né à Saint-Dominique, le 24 mars 1791, est sorti des pages de Louis-Napoléon, roi de Hollande, pour entrer dans, le 2e d’infanterie hollandaise, en qualité de sous-lieutenant, par décret du 23 mai 1807. Ce régiment, en 1808, faisait partie de l’armée d’occupation de Hanovre.

Commandant un détachement de 18 à 20 hommes sur les côtes de l’Ost-Frise, M. de Bourjolly se signala en reprenant aux Anglais un navire que la marée descendante avait laissé à sec ; avec 12 hommes il s’en rendit maître. Saisissant le fusil d’un de ses fantassins, il tua lui-même l’officier : huit hommes furent tués dans cette petite affaire, et neuf furent ramenés prisonniers. Il avait alors 17 ans.

Passé au service de France en 1810, aide-de-camp du maréchal duc d’Istrie (Bessières), le 4 septembre ; il fit les campagnes de 1810, 1811 en Espagne, 1812, en Russie et 1813 en Allemagne. Il fut décoré de l’ordre de la Légion d’honneur sur le champ de bataille de Lutzen. Le maréchal Bessières fut tué à ses côtés au moment où il lui donnait un ordre.

Devenu aide-de-camp, du maréchal Soult, le 5 mai 1813, il fit les campagnes de 1813 et de 1814 en Espagne et en France, et se trouva à la bataille de Toulouse ; il fut nommé chef d’escadron le 31 octobre de la même année ; plus tard, pendant la campagne de 1815, il était encore aide-de-camp du maréchal Soult, à la bataille de Waterloo.

La Restauration arrêta une carrière commencée sous de si brillants auspices. Parvenu au grade d’officier supérieur-à l’âge de 23 ans, M. de Bourjolly resta en demi-solde jusqu’en 1830, où il fut remis en activité et nommé chef d’escadron au 8e dragons, le 11 août 1831 ; il est devenu colonel du même régiment le 29 août 1835, et du 1er des chasseurs d’Afrique le 27 août 1839 ; le 21 juin 1840, il fut promu au grade de maréchal de camp.

M. de Bourjolly, grand officier de la Légion d’honneur, général de division depuis le 20 octobre 1845, est aujourd’hui inspecteur général et membre du comité de cavalerie ; il a commandé successivement les 7e, 6e et 4e divisions militaires.