Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/225

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comprima le mouvement préparé, M. deBourmont se sauva à Londres, où il resta jusqu’en 1799, où la guerre civile recommença. Georges Cadoudal était au nombre des nouveaux chefs vendéens : M. de Bourmont eut lui-même le commandement des provinces du Maine, du Perche, etc. Cettevfois. les soldats qu’il commandait n’étaient plus les anciens Vendéens, mais ces soldats, plussembla-bles à des brigands rendus célèbres sous le nom de Chouans qui, au besoin mettaient à contribution les caisses publiques, et pillaient les diligences. Avec une colonne de ces soldats, M. de Bourmont s’empara du Mans, le 15 octobre 1799 et pour la deuxième fois, depuis la révolution, cette malheureuse ville fut mise à sac par des Français.

Après la paix, qui fut de nouveau signée le 2 février 1800, M. de Bourmont se rendit à Paris, y épousa mademoiselle Becdelièvre, fille de l’ancien président du parlement de Bretagne, et parvint à se rendre utile au premier Consul, qui le consultail sur les affaires de l’Ouest.

Le 21 décembre 1800, lorsqu’eut lieu l’explosion de la machine infernale, il ne fut d’abord ni arrêté ni accusé publiquement de complicité avec les royalistes, mais, peu après, il fut compris dans la catégorie des royalistes qui,- refusant de se rallier au gouvernement, furent mis dans des prisons d’État. On l’enferma dans la citadelle de Besançon. Il s’en évada vers la fin de 1804 et se réfugia en Portugal, où il resta malgré l’invasion de Junot, qui lui donna même à exercer les fonctions de chef d’état-major. Après la convention de Cintra, M. de Bourmont suivit l’armée française en France ; mais, arrivé eu Bretagne, il fut arrêté et conduit à Nantes. Junot, dont il avait reçu la parole, le fit rendre à la liberté et le fit admettre dans l’état-major de l’armée, comme adjudant-commandant,

avec ordre de rejoindre l’armée à Na-ples. Le comte de Bourmont s’élança dans la carrière des armes qu’on ouvrait devant lui, prêta serment à l’Empereur, se conduisit avec distinction dans l’affaire de. Bragance, alla à Milan, près du vice-roi, puis à Inspruck, et fut dès lors associé à toutes les opérations du 4" corps jusqu’à la campagne de Russie.

Employé pendant les campagnes de 1813 et 1814, il reçut de Napoléon quelques missions importantes, et fut mentionné honorablement dans les rapports officiels de la bataille de Dresde. Il avait été nommé général de brigade au mois d’octobre 1813. En 1814 (février), l’Empereur l’ayant laissé à Nogenl avec 1,200 hommes ; il barricada les rues, crénela les maisons, "et repoussa toutes les attaques de l’ennemi, à qui il fit perdre 1,700 hommes. Ce fait d’armes lui valut le grade de général de division.

M. de Bourmont reconnut un des premiers les Bourbons, et fut nommé au commandement de la 6e division militaire, qu’il avait encore à l’époque du débarquement. L’ordre lui fut donné de se réunir au maréchal Ney, et il fut témoin de la défection de ses troupes. Pendant les Cent-Jours, M. de Bourmont se rendit à Paris, s’insinua de nouveau dans les bonnes grâces de l’Empereur, et obtint le commandement de la 6e division du corps d’armée commandé par le général Gérard. Cependant dès la promulgation de l’acte additionnel, auquel il refusa d’adhérer, il avait jugé la cause de Napoléon perdue et le retour de Louis XVIII infaillible. Dès lors sa conduite était tracée, et son départ pour Gand n’était plus que l’affaire du temps et des circonstances. Trois jours avant la bataille de Ligny sous Fleurus, le 14 juin, il abandonna ses drapeaux et se rendit auprès du roi, qui, après la bataille de Waterloo, lui donna le commandement