Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/244

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pas descendre pour se faire panser : Un amiral français, dit-il, doit mourir sur son banc de quart. Bientôt un boulet vint le frapper, et il expira au moment où son vaisseau, l’Orient, sautait avec une explosion terrible.

BRUIX (EUSTACHE)

né à Saint-Domingue, en 1759, d’une famille distinguée, originaire du Béarn, s’embarqua comme volontaire sur un vaisseau marchand. Deux ans après (1778), il était garde de la marine, fit sa première campagne sur la frégate le Fox, et sa seconde sur la Concorde. Il servit dans les diverses escadres qui vinrent au secours des États-Unis, et fut fait enseigne de vaisseau. Nommé commandant du Pivert, il fut chargé, avec M. de Puységur, d’établir • les cartes destinées à retracer les côtes et les débouquements de Saint-Domingue. Lieutenant de vaisseau et membre de l’académie de marine, en 1791, il fut renvoyé comme noble en 1793 ; employé de nouveau sous le ministère de Truguet qui lui confia l’Éole jusqu’au moment où il fut envoyé sur l’escadre de Villaret-Joyeuse, en qualité de major général. Il fit partie de l’expédition d’Irlande, et fut nommé contre-amiral, puis ministre de la marine. Masséna, assiégé dans Gènes, avait besoin de secours ; Bruix court à Brest où notre flotte, était bloquée par les Anglais, profite d’un coup de vent qui disperse les vaisseaux ennemis, va ravitailler Gênes, rallie à son retour les Espagnols, et rentre avec eux dans le jport de Brest. Après cette expédition hardie, Bruix rendit le portefeuille de la marine et prit le commandement de la flotte assemblée à l’île d’Aix, et qui devait faire voile pour l’Espagne. Mais l’ennemi renforça la croisière ; l’amiral tomba malade, et la paix d’Amiens vint empêcher la flotte de sortir. La guerre ayant de nouveau éclaté, T. i. ■

Napoléon conçut le projet d’une npuvelle descente en Angleterre, et confia à Bruix le commandement de la flottille que devait transporter l’armée ; mais les forces de ce brave officier l’abondonnèrent, et il fut obligé de revenir à Paris où il mourut le 18 mars 1805, à peine âgé de 45 ans.

BRUN DE VILLERET (le général)

né à Malzieu (Lozère), le 13 février 1773 ; il était destiné au barreau. Il se montra d’abord hostile aux idées révolutionnaires et dut se réfugier à Paris après le 18 fructidor. Il se jeta alors dans la carrière des armes, après avoir suivi des études mathématiques à l’École d’artillerie, fut l’aide de camp de Soult ; il se trouva à Austerlitz, à Iéna., à Eylau, à Friedland, et gagna sur les champs de bataille les épaulettes de capitaine et de chef de bataillon.

Le roi de Saxe, auprès de qui il fut envoyé comme négociateur, lui donna de sa main l’ordre de Saint-Henri.

Le commandant Brun fit ensuite la campagne d’Oporto avec le maréchal Soult, fut choisi pour aller rendre compte à l’Empereur de cette malheureuse mais glorieuse expédition, et fut chargé trois mois après de porter au maréchal le brevet de major général. Dans une nouvelle mission auprès de Napoléon, il reçut le double brevet de colonel et d’officier de la Légion d’honneur. C’est dans cette mission qu’attaqué par 400 guérillas, il se défendit pendant trois heures, avec une escorte de 60 hommes, derrière les débris d’un mur. Il fut délivré par la garnison de Ségovie accourue au bruit du feu.

Lorsque Napoléon rappela Soult en Allemagne, le colonel Brun de Villeret fut, dès son arrivée auprès de l’Empereur, élevé à la dignité de baron de l’Empire et au grade de général de brigade. 13

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