Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/263

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prévôtale ceux qui avaient eu l’imprudence d’y prendre part : plusieurs furent condamnés à mort et exécutés. Le colonel Favier et M. Charrier de Senneville dénoncèrent à l’opinion publique la conduite tenue par Canuel dans ces tristes circonstances. Le général leur intenta un procès et le gagna devant les tribunaux ; mais l’opinion publique laissa justement à Canuel la responsabilité de ce système de provocation, et son nom resta condamné à la plus fâcheuse célébrité.

On le fit baron ; mais Louis XVIII, mieux conseillé, chargea le duc de Raguse de faire une enquête sur ces événements. Canuel et le préfet du Rhône furent destitués.

A peu de temps de là, Canuel fut même arrêté, accusé de complot ; mais, après une ordonnance de non-lieu, il fut remis en activité de service et compris dans le nombre des inspecteurs généraux de l’armée.

En 1823, il eut en Espagne le commandement d’une division. Il fut immédiatement appelé au commandement de la 21e division militaire à Bourges et nommé grand-officier de la Légion-d’Honneur. La Révolution, de 1830 le trouva dans cette position. Sa radiation définitive du cadre des officiers ne se fit pas attendre. — Il est mort en 1841.

CARACCIOLI (FRANCESCO)

amiral napolitain distingué, entra de bonne heure dans la marine et fut quelque temps au service d’Angleterre.

En 1793, lors du coup de main des Anglais contre Toulon, il commandait l’escadre napolitaine, chargée d’agir de concert avec la flotte anglaise, et dans cette occurence, fit preuve d’autant d’habileté que de résolution.

En 1798, chargé de conduire la flotte napolitaine à Palerme, tandis que pour faire ce trajet, le roi de Naples se servait

de l’escadre anglaise, commandée par Nelson, il fut traité par les courtisans avec la plus oulrageante insolence. Justement irrité de. procédés pareils, Caraccioli s’en revint à Naples, entra au service de la république parthénopéenne, et avec un petit nombre de bâtiments, fit complètement échouer un débarquement tenté par la flotte anglo-sicilienne.

Ruffo ayant réussi à rentrer à Naples, en 1799, fit arrêter Caraccioli, au mépris d’une capitulation formelle, et alors une junte que présidait Speziale l’ayant condamné à mort, il fut pendu au grand mât de sa frégate, et son cadavre jeté ensuite à la mer. La mort de l’amiral Caraccioli est restée une tache honteuse pour la mémoire de Nelson.

CARAMAN (LOUIS-CHARLES-VICTOR de RIQUET, duc de)

lieutenant-général en retraite, né en 1762. Se distingua de bonne heure à la carrière diplomatique. Sa famille lui lit faire à cet effet des voyages dans les principales parties de l’Europe. M. de Vergennes, ministre des relations extérieures, l’avait recommandé à ses agents diplomatiques : aussi fut-il bien reçu de Frédéric le Grand, de Joseph ii, de Catherine II et de Gustave III. Il se lia avec le prince de Kaunilz, Potenkin, Poniatowski, Pilt et Fox.

Il connut à Constantinople le comte de Saint-Priest. Ses voyages durèrent cinq à six ans.

De retour en France, il épousa en 1785 mademoiselle de Mérode Westerloo, d’une grande famille des Pays-Bas, et en attendant une mission à l’extérieur, suivit la carrière militaire.

Après la campagne de 1792 et la mort du roi, il fut placé sur la liste des émigrés et tous les biens de sa famille furent confisqués. Dès lors il se vit forcé de vivre à l’étranger et d’y chercher des moyens d’existence.