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Cassagne, déjà officier de la Légion-d’Honneur depuis le 4 juin 1804, fut employé à l’armée des côtes, il passa ensuite à l’armée d’Allemagne et enleva au combat d’Auerstaedt deux pièces de canon à la cavalerie légère prussienne ; il eut en cette affaire un cheval tué sous lui, un second blessé, et reçut lui-même une balle au front.

En récompense de sa haute valeur et de ses beaux faits d’armes, l’Empereur le fit général de brigade, le 7 juin 1807, et baron avec une dotation, le 8 mars 1808. Sa brigade, faisant partie de la division Vedel qui appartenait au corps d’armée du général Dupont, fut comprise dans la honteuse capitulation de Baylen. Cassagne refusa absolument d'adhérer et fit la plus vive opposition pour empêcher l’exécution. Malheureusement il n’était pas en position d’annuler la capitulation. Mais l’Empereur n’eut aucun doute sur le rôle honorable qu’il remplit dans cette affaire et lui conserva sa faveur.

Chargé de couvrir la gauche du blocus de Cadix, il força à la retraite un détachement anglais, battit un corps espagnol, lui fit de nombreux prisonniers et enleva un drapeau.

Commandeur de la Légion-d’Honneur, le 23 janvier 1813, et général de division, le 30 mai suivant, il appartenait au corps d’armée de d’Erlon et se distingua à la bataille de Vittoria. Après cette journée, il alla en Allemagne, et, à la tête d’une division du 1er corps, combattit à la bataille de Dresde et prit aux Russes cinq canons, un grand nombre de prisonniers et un équipage de ponts. Compris dans la capitulation de cette ville, il fut envoyé en Hongrie comme prisonnier de guerre.

A son retour il accepta ou subit la révolution accomplie ; il était déjà chevalier de la Couronne de fer et Commandeur de l’ordre de la Réunion ; il fut nommé chevalier de Saint-Louis et commanda le département de la Haute-Garonne. Pendant les Cent-Jours, Napoléon lui confia le corps d’observation des Pyrénées-Orientales.

A la seconde Restauration, il fut mis en non-activité, échappa avec beaucoup de peine aux fureurs des royalistes du Midi.

En 1830, le général Cassagne fut rétabli sur le cadre de disponibilité, le 3 janvier 1833, il passa à la 2e section du cadre de l’état-major général, le 15 août 1839. Il est mort à Toulouse, le 6 juillet 1841.

Son nom figure sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Sud.

CASTANOS (dom FRANCISCO-XAVIER de)

duc de Baylen, général espagnol, naquit en 1753 d’une famille distinguée de la Biscaye, et fut instruit dans l’art de la guerre par le célèbre général O’Reilly, son beau-frère, qu’il accompagna en Allemagne dans le voyage qu’il y fit pour apprendre la tactique à l’école du grand Frédéric.

En 1794, il servit avec distinction comme colonel dans l’armée de Navarre aux ordres du général Caro, fut nommé lieutenant-général en 1798, mais bientôt après, banni de Madrid pour son opposition au système pacifique du ministère espagnol.

Lors de l’invasion de l’Espagne par les Français, en 1808, il fut investi du commandement d’un corps d’armée sur les frontières de l’Andalousie où le général Dupont voulait pénétrer. Avec 9.000 hommes et 3.000 volontaires, il battit le général français dans une affaire dont la gloire revient en partie au suisse Reding, son lieutenant. La division française fut déclarée prisonnière, 20.000 hommes furent envoyés sur les pontons de Cadix