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rochers : sa manœuvre lut précise et la difficulté fut surmontée. Alors la population émerveillée fit retentir la plage des cris : Vive la France ! tandis que l’équipage électrisé criait : Vive le commandant !

Déjà, en 1828, M. Casy avait fait, en présence des vaisseaux américains et anglais, son mouillage de Smyrne et son appareillage d’Ourlac, qui eurent tant de retentissement dans le Levant. Le capitaine Mailland, le même qui reçut Napoléon à bord du Bellèrophon, s’écria en présence de son amiral Malcolm : « Thompson, Warm et Campbell sont comme moi de vieux matelots, il y a trente ans que nous sommes capitaines, et nous n’avons jamais vu un vaisseau manœuvrer avec plus de précision que le Trident à son entrée à Smyrne et à son appareillage d’Ourlac. »

Fendant sa relâche à New-Port, le commandant Casy sauva à ses armateurs le trois mâts l’Alexandre et sa cargaison, dont le capitaine s’était emparé à la suite de crimes qui ont fait tomber sa tête sur l’échafaud. Le commerce de Bordeaux reconnaissant décerna à M. Casy une épée d’honneur.

Le vaisseau l’Hercule a clos la carrière de M. Casy comme capitaine. Nommé en 1839 contre-amiral et major général de la marine à Toulon, il conserva ce poste jusqu’au commencement de 1841. Il fut appelé alors au commandement d’une division de l’escadre de la Méditerranée, ayant son pavillon à bord du trois ponts le Souverain. Il devint plus tard second commandant en chef d’une division de six vaisseaux qu’il conduisit à Brest ayant porté son pavillon sur le Suffren.

L’amiral Casy fut chargé, vers cette époque, de deux missions : l’une en Portugal qui le retint près de six mois dans le Tage. et l’autre à Tanger, où il devait demander des explications sur les coups de fusil que des soldats marocains avaient tirés sur les troupes du général Bedeau. Il eut mission en même temps d’observer les dispositions du Maroc à l’égard de la France.

Il quitta le commandement de son escadre, en février 1844, et vint s’établir à Paris, où il publia son travail sur l’organisation du personnel d’un vaisseau, ouvrage d’un praticien consommé.

Nommé préfet maritime à Rochefort, le 28 août 1844, M. Casy a été élevé au grade de vice-amiral le 17 décembre 1845. Il quitta cette préfecture le 20 janvier 1848. C’est pendant qu’il était préfet à Rochefort que les vols et les gaspillages de la marine furent découverts et punis.

Après la Révolution du 24 février, il fut nommé membre du conseil de l’amirauté par le Gouvernement provisoire, puis ministre de la marine, puis représentant du peuple l’Assemblée nationale.

Le département du Var le nomma de nouveau son représentant à l’Assemblée législative où il siège encore.

CATHELINEAU (JACQUES)

généralissime des armées vendéennes, né en 1759, au bourg de Pin-en-Mange (Maine-et-Loire), était un pauvre marchand de laine, selon d’autres un tisserand, et vivant tranquillement au sein de sa famille où il se faisait remarquer par sa dévotion.

En mars 1793, des jeunes gens du district de Saint-Florent rassemblés pour tirer au sort, se soulevèrent contre l’autorité, battirent et dispersèrent la force armée, puis retournèrent tranquillement chez eux. Cathelineau, instruit de ces événements, abandonne sa chaumière, rassemble ses voisins et leur persuade que le seul moyen de se soustraire au châtiment qui les attend est de prendre ouvertement les armes et de chasser les