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une guerre dont les résultats devaient être décisifs pour le pays, confia au général Chabran le soin de surveiller les mouvements des Anglais, et le chargea de pourvoir à la défense des côtes de l’Océan et des îles qui en dépendent, depuis Nantes jusqu’à la Gironde. Lorsqu’il se fut acquitté de cette importante mission, l’Empereur lui donna le commandement du camp qu’il avait établi à Saintes, puis, en 1808, celui de la 10e division militaire. La sagesse et la modération avec laquelle il exerça ses nouvelles fonctions, le firent vivement regretter des habitants de Toulon, à l’époque où il fut obligé de les quitter pour se rendre à l’armée de Catalogne ; c’était en 1808. Chabran entra dans cette province à la tète de cette division, et reçut l’ordre de réprimer l’insurrection qui avait éclaté à Tarragone. Il sortait de cette ville où il était parvenu à rétablir la tranquillité, lorsqu’il trouva au village d’Arbas une foule d’insurgés qu’il attaqua et mit en déroute. Il rencontra de nouveau les ennemis, au nombre de 20,000, à Molino del Rei, sur le Lobregat. Quoiqu’il n’eût que 4,000 hommes à leur opposer, il marcha aussitôt contre eux, les culbuta et les mit en pleine déroute. Nommé peu de temps après gouverneur de Barcelonne, le général Chabran se concilia l’affection des habitants de cette ville par une conduite pleine à la fois de sagesse et de fermeté, de courage et de modération. Aussi, à l’époque où il se disposait à rentrer en France, le conseil municipal de Barcelone lui vota-t-il une lettre de remerciment. Le général Chabran reçut sa retraite après le rétablissement des Bourbons, fut créé chevalier de Saint-Louis le 19 juin 1814, et obtint le titre de comte le 23 décembre suivant.

Retiré depuis cette époque à Avignon, dans le département de Vaucluse, il y vivait honoré et aimé, lorsqu’il mourut au commencement de février 1843, à l’âge de quatre-vingts ans.

Son nom est gravé sur le monument de l’Étoile, côté Sud.

CHAMBRAY (GEORGES, marquis de)

général d’artillerie, né à Paris le 24 octobre 1 783, d’une ancienne famille de ’ Normandie. Entré à l’École polytechnique en 1801, puis comme élève sous-lieutenant à l’École de Metz en 1803, il devint lieutenant en second au 5- X’égi-ment d’artillerie en 1803, lieutenant en premier en 1806 ; lieutenant en premier dans l’artillerie de la garde impériale en 1809, capitaine dans l’artillerie à cheval de la garde en 1811, et chef de bataillon à l’ctat-major de l’artillerie en 1813.

Il a fait avec distinction les campagnes de Boulogne, d’Ulm et d’Austerlitz, celles de 1806 et 1807 à la grande armée, de 1809 en Poméranie, et de 1812 en Russie, où il fut fait prisonnier et dont il écrivit l’histoire.

Depuis cette époque, le, marquis de Chambray a été major au régiment d’artillerie à pied de la garde royale en 1815 : lieutenant-colonel en -1817, commandant de l’artillerie à Vincennes en 1823 ; puis colonel directeur d’artillerie à Perpignan en 1825.

Admis à la retraite en 1829, il a été élevé au grade de maréchal de camp, le 17 janvier 1830. Outre l’histoire de la campagne de Russie, le marquis de Chambray a encore éciit la Philosophie de la guerre, — des Mélanges littéraires et un Traité pratique des arbres résineux des climats tempérés, avec atlas.

CHAMBURE (AUGUSTE LEPELLETIER DE)

l’un des officiers les plus braves de nos armées impériales, naquit le 30 mars 1789, à Vitteaux (Côte-d’Or), fit les campagnes