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l’an IX il prit part à toutes les opérations qui signalèrent cette mémorable époque. Le 7 fructidor au IV, à la tête d’un parti de grenadiers et de chasseurs, il culbuta l’ennemi et entra dans Borgo-Forte. Le 25 brumaire an V, il combattit au pont de Ronco et sur la chaussée d’Arcole, où la 12e demi-brigade se couvrit de gloire. Appelé à faire partie de l’expédition de Circeo, dans les États-Romains, il entra un des premiers à la tête des grenadiers polonais, dans Frasinone, prise d’assaut le 5 nivôse an VII. Le général Girardon, qui commandait cette expédition, demanda pour lui le grade de chef de bataillon. Il suivit à San Germano la brigade de cet officier général, et facilita pendant le trajet la prise d’un parc d’artillerie autrichien de 80 bouches à feu ; puis pendant la campagne de Naples, à la prise du château Saint-Elme, il rejeta les lazzaroni dans Naples, où ils furent faits prisonniers. Nommé aide-de-camp du général Sauret le 16 ventôse an VIII, il passa provisoirement en la même qualité auprès du général Watrin le 22 floréal, et se signala à la prise d’Ivrée le 4 prairial suivant. Blessé d’un coup de feu à la hanche droite le 19 du même mois au combat de Montebello, il fut placé le 21 comme capitaine à la suite dans le 6e régiment de hussards, et maintenu dans ses fonctions d’aide-de-camp. Le 25, à la bataille de Marengo, il eut deux chevaux tués sous lui, en portant les ordres de son général à travers le feu de l’ennemi. Le 4 nivôse an IX, au passage du Mincio, il commandait les tirailleurs lorsqu’il reçut un coup de feu au côté droit de la poitrine ; malgré la gravité de sa blessure, il resta à son poste pendant toute la journée, traversa un des premiers la rivière, culbuta les Autrichiens sur la rive opposée, et se distingua encore dans la soirée à la prise du moulin de la Volta. Nommé provisoirement chef d’escadron sur le champ de bataille par le général en chef Brune, et attaché au 11e régiment de hussards, en continuant son service d’aide-de-camp, il suivit le général Watrin à l’Ile d’Elbe, lorsque cet officier général alla en prendre le commandement. Les Anglais opérèrent une descente dans la baie de Bagnaja le 11 floréal an IX. Le commandant Chamorin les repoussa vigoureusement ; mais, entraîné par son ardeur, les fuyards le contraignirent de monter sur une de leurs chaloupes. Tandis qu’ils faisaient force de rames, Chamorin se jeta à la mer et arriva sain et sauf sur la plage. Le 28 fructidor suivant, l’escadre de l’amiral Waren débarqua environ 3,000 hommes à la droite du camp des Français, vers Marciana. Après six heures d’un combat opiniâtre, le général Watrin força les Anglais de se rembarquer avec une perte de 1,200 hommes tués ou blessés. Le commandant Chamorin, à la tête d’une vingtaine d’hommes seulement, paralysa tous les efforts d’un bataillon ennemi qu’il repoussa, et auquel il fit vingt-cinq prisonniers.

Confirmé dans son grade de chef d’escadron le 1er nivôse an X, il accompagna Watrin à Saint-Domingue. Après la mort de ce général il rentra en France et fut placé, le 2 pluviôse an XII, comme chef d’escadron dans le 3e régiment de cuirassiers. Il fit partie de l’armée des côtes de l’Océan, où il reçut, le 25 prairial suivant, la décoration de la Légion-d’Honneur.

Passé avec son grade le 18 fructidor an XIII dans les grenadiers à cheval de la garde impériale, il lit les campagnes de l’an XIV à 1807 en Autriche, en Prusse et en Pologne. A Austerlitz, il s’empara d’un convoi russe dont il sabra et dispersa l’escorte. Créé officier de la Légion-d’Honneur le 14 mars 1806, il se fit remarquer à la journée d’Iéna, au combat