Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de ces régiments, une colonne de 6,000 Prussiens, soutenue par une batterie de six pièces de canon, en position sur un plateau près de Bar-sur-Aube ; et après la retraite de l’infanterie, il soutint à trois reprises les attaques les plus opiniâtres de la cavalerie. Il fut blessé à cette affaire, et dans les deux campagnes de 1813 et 1814, il eut trois chevaux tués et deux blessés. Il rentra dans sa patrie après la première capitulation de Paris, et le prince souverain de la Hollande l’admit dans son armée, le 20 avril 1814, avec le grade de lieutenant-général. A la bataille de Waterloo, en 1815, le général Chassé voyant la vieille garde se diriger sur une batterie anglaise qui avait interrompu son feu, faute de munitions, fit avancer au galop l’artillerie volante sous les ordres du général Vandersmissen, laquelle força les assaillants à se retirer en désordre, laissant le plateau du mont Saint-Jean couvert de morts et de blessés. Il sut profiter de cet avantage pour exécuter, à la tête de quelques bataillons belges et hollandais, une charge à la baïonnette qui, coïncidant avec le mouvement général de l’armée anglaise dans ce moment, eut le résultat le plus complet. Wellington a reconnu, par une lettre rendue publique, le service rendu, dans cette circonstance, par cet officier général.

Depuis lors, le,général Chassé fut placé à la tête du 4e grand commandement militaire, dont le quartier général était à Anvers, avec le titre de général d’infanterie, le grade le plus élevé après celui de feld-maréchal.

Pendant l’insurrection de Belgique, il fut envoyé à Anvers, comme commandant en chef. Le 27 octobre 1830, au matin, la trêve que les habitants d’Anvers avaient conclue avec le général, pour traiter de la reddition de la citadelle occupée par la garnison hollandaise, avait été rompue par quelques coups de fusil tirés, dit-on, par les ordres secrets du général lui-même, qui voulait avoir un prétexte de mettre le feu à la ville, mais cette version est loin d’être prouvée. Quoi qu’il en soit, les bâtiments échelonnés le long des quais dans l’Escaut, et sur lesquels on tirait, répondirent par des bordées ; et, à ce signal, le feu commença delà citadelle, où le général Chassé fît arborer le drapeau noir, et de la tête de Flandre. Le bombardement dura depuis trois heures jusqu’à dix heures et demie du soir. Cet acte d’une rigueur exagérée, reçut l’approbation du roi des Pays-Bas qui envoya au général Chassé la grand-croix de l’ordre militaire de Guillaume. Cependant, l’armistice conclu le 30 octobre entre les Hollandais et les Belges fut rompu le 1er août 1831 et les hostilités recommencèrent. Le roi des Belges, Léopold Ier, réclama l’intervention d’une armée française. Cette armée entra en effet le 10 août ; mais dès le 13, les Hollandais rentrèrent dans leurs frontières, après avoir pris Louvain, et la campagne fut terminée. Le 15 novembre 1832, le maréchal Gérard franchit de nouveau la frontière, et, le 19, se trouva sous les murs d’Anvers.

Le 30 novembre, le maréchal somma le général Chassé de lui livrer la citadelle, et sur son refus commença le siège qui fut poussé avec vigueur. Après 24 jours et 25 nuits d’une lutte acharnée, Chassé capitula le 23 décembre et fut déclaré prisonnier de guerre avec les 5,000 hommes qui composaient la garnison.

CHASSELOUP-LAUBAT (FRANÇOIS, comte, puis marquis de)

né le 18 août 1754, à Saint-Servin (Charente-Inférieure). Entré au service comme volontaire, au commencement de la révolution, il était chef de bataillon du génie