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les 1er avril et 15 septembre 1791. Il se fit remarquer au début de la campagne de la Moselle, et reçut, le 1er juin 1792, les épaulettes de capitaine.

Dans le mois d’octobre 1793, étant à la tête de son escadron aux environs de Neukirchen, sur la Sarre, il courut au secours du 3e régiment de hussards, vigoureusement chargé par un corps de cavalerie considérable, attaqua l’ennemi avec impétuosité et le força à rebrousser chemin. Comme il le poursuivait avec plus d’audace que de prudence, on l’avertit qu’il allait tomber sous le feu d’une batterie vers laquelle l’ennemi se retirait : Tant mieux, dit-il, s’il y a du canon, il y aura plus de gloire. Il n’arrêta son mouvement de poursuite que quand il vit un grand développement de forces s’apprêter à lui faire un mauvais parti. Il se distingua de nouveau, le 30 novembre suivant, à l’attaque infructueuse de l’armée prussienne, retranchée à Kaiserlautern, fut blessé d’un coup de mitraille en poursuivant trop chaudement le reste de la cavalerie ennemie, échappée au carnage qu’en avait fait le 1er régiment de carabiniers. C’est vers cette époque que le capitaine Cochois refusa le titre de colonel, qui lui était offert par le 6e régiment de dragons (1). Le 1er de carabiniers, qui avait pris une part glorieuse aux brillantes affaires de 1793, passa à l’armée du Nord, où il fit, avec une grande valeur, les guerres des ans II et III. Le 5 floréal an II, ce corps était vers Avesnes-le-Sec, sous Bouchain, au moment de la déroute de nos troupes, et se vit pris en flanc par une colonne de 12 à 1,400 chevaux. Résolu de soutenir seul l’honneur de son arme, le brave Cochois se disposa à l’attaquer en l’absence du colonel, qui s’était porté sur un petit mamelon pour observer la marche des troupes ennemies. Le plus brillant succès couronna son audace : une partie de cette cavalerie resta sur le champ de bataille, tandis que l’autre s’enfuit épouvantée. Dans cet engagement, le vaillant capitaine tua de sa main le commandant ennemi qui l’avait manqué d’un coup de pistolet. Après ce combat, qui fit donner aux carabiniers le surnom de Bouchers de l’armée, Cochois se rendit à l’état-major général pour solliciter qu’il ne fût pas fait mention de lui dans le rapport sur cette affaire, afin, disait-il, de ne pas ajouter aux regrets de son colonel, le marquis de Jaucourt. Deux jours après, la division Chapuis, forte de 30,000 hommes, tenta, mais en vain, une attaque sérieuse sur Cateau-Cambresis. Là aussi, le 1er régiment, entouré d’ennemis, se battit avec le plus grand courage, repoussa toutes les attaques et rentra dans Cambrai avec deux bataillons qu’il avait sauvés. Démonté à la malheureuse affaire de Sainghien, le 21 du même mois (floréal), il resta au milieu de l’ennemi, dans le village de Baisieux, entre Lille et Tournay. Il parvint cependant à gagner une maison dont l’honnête habitant prit soin de le cacher et de le faire évader.

Après la prise de Boxtel, le 28 fructidor an II, la brigade de carabiniers, faisant une reconnaissance sur l’armée anglaise, que l’on supposait en position, se trouva tout à coup en face d’une très-forte avant-garde, qui venait elle-même reconnaître nos troupes. Le capitaine Cochois, à la tête de son escadron, qui s’était trop avancé, tomba avec tant de résolution et de vivacité sur les premières colonnes, qu’il les renversa. Ce mouvement,