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général bavarois de Wrède. C’est dans cette circonstance que le général Corbineau découvrit un point guéable de la Bérésina, qu’il dut indiquer plus tard à Napoléon. L’Empereur l’en récompensa en l’attachant à sa personne, en qualité d’aide-de-camp ; toutefois le général conserva le commandement de sa brigade de cavalerie légère qui fit des prodiges à Kulm, le 30 août 1813. La conduite de M. Corbineau, en cette circonstance, lui mérita le grade de général de division.

Pendant la campagne de 1814, le général Corbineau fut un des aides-de-camp qui sauvèrent la vie à l’Empereur surpris, le 30 janvier, par une nuée de Cosaques, entre Brienne et Mézières. On a aussi attribué ce fait au général Gourgaud.

Le 30 mars, il reprit Reims occupé par l’armée russe, avec deux divisions de cavalerie seulement et huit pièces de canon ; nommé gouverneur de la place, il la défendit le 8 et le 9 contre les attaques réitérées du général russe de Saint-Priest. Il n’avait avec lui que 200 hommes de garnison et la garde nationale qui combattit avec beaucoup de courage ; cette glorieuse défense sauva momentanément l’armée et valut à Corbineau la croix de grand officier le 23 mars 1814.

Louis XVIII nomma Corbineau chevalier de Saint-Louis le 19 juillet 1814. Pendant les Cent-Jours, il reprit son service d’aide-de-camp de Napoléon et en reçut une mission spéciale pour Lyon, dont il s’acquitta avec le plus grand zèle, mais en militaire plus qu’en diplomate.

Le général Corbineau était à Waterloo aux côtés de l’Empereur au moment où il fut contraint de se jeter, ainsi que Ney et Soult et plusieurs généraux, dans le carré commandé par Corbineau.

M. Corbineau fut mal vu par les Bourbons jusqu’en 1825 et fut mis à la retraite à cette époque, avec défense de porter l’uniforme. La révolution de 1830 le releva de cet interdit ; il fut chargé de la 16e division militaire (Lille), et plus tard créé pair de France (3 mai 1838).

C’est lui qui, le 6 août 1840, a fait arrêter à Boulogne le prince Louis-Napoléon, aujourd’hui président de la République française.

Le nom du général Corbineau est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest. Mort à Paris en 1849.

CORRÉARD (FRÉDÉRIC)

né à Poyols (Drôme), le 9 septembre 1789, entra dès 1808 dans les dragons de la garde impériale en qualité de vélite ; il fit la campagne d’Autriche, et combattit avec distinction à Essling et à Wagram où il eut un cheval tué sous lui.

Nommé en 1811 sous-lieutenant au 17e de son arme, il passa en Espagne où il gagna le grade de lieutenant et la croix d’Honneur sur le champ de bataille (1er mars 1813), ayant été l’un des premiers à enfoncer un carré ennemi.

Appelé en France en 1813, avec le grade d’adjudant-major, il se distingua, le 24 février 1814, dans une affaire contre les Autrichiens près de Troyes.

Adjudant-major en 1814 au premier régiment de dragons (dragons du Roi), il devint capitaine en juin 1815 et fut licencié après les désastres de Waterloo.

Le 3 janvier 1816, il fut appelé aux dragons du Doubs en qualité de capitaine adjudant-major, et fut incorporé en 1821 dans les hussards du Jura avec le grade de chef d’escadron major, et fut nommé, peu après, chevalier de Saint-Louis.

Le 12 août 1830, M. Corréard fut nommé lieutenant-colonel au 15e chasseurs (devenu 10e), d’où il passa plus tard au 3e des chasseurs d’Afrique avec le grade de colonel. Il prit part à l’expédition de Constantine où le 3e chasseurs se