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royaume de Naples), il pénétra le premier dans la ville sous le feu meurtrier de l’ennemi, par une embrasure armée de sa pièce de canon chargée à mitraille. Il commanda les grenadiers de l’aile droite à la bataille de Trébia le 13 prairial an VII, soutint pendant longtemps, avec une poignée de braves, les efforts d’un ennemi supérieur en nombre, et reçut dans cette action une blessure assez grave qui ne l’empêcha cependant pas de continuer à combattre. Au siège de Gênes, il gravit avec 50 hommes la montagne des Deux-Frères, sans tirer un coup de fusil, sauta dans les retranchements ennemis et s’en empara. Sa brillante conduite dans une vigoureuse sortie de la garnison, le 13 prairial an VIII, le fit nommer chef de brigade sur le champ de bataille. Il fit la campagne de l’an IX à l’armée des Grisons, et celles des ans X et XI sur les côtes de l’Océan.

Le 12 vendémiaire an XII, le premier Consul lui confia le commandement du 66e régiment de ligne, et le 19 frimaire suivant il le nomma membre de la Légion-d’Honneur. Le colonel Coutard fit, à la tête de son régiment, les campagnes de l’an XIV et de 1806 à l’armée du Nord ; celles de 1807 à 1809 à la grande armée. Il resta bloqué dans Ratisbonne en juillet 1809, et fut fait prisonnier à la capitulation de cette place. « Après les batailles d’Abensberg et de Landshut, dit le capitaine Gallois dans un écrit nouvellement publié, Napoléon, changeant de direction marcha sur Eckmühl, où il battit complètement l’armée autrichienne. Il se présenta ensuite devant Ratisbonne le jour qu’il avait indiqué. Il croyait cette place occupée par le 65e régiment fort de quatre beaux bataillons ; mais le colonel Coulard avait capitulé la veille. » Rendu à la liberté, il fut immédiatement remis en activité, et fit, avec son régiment, les campagnes de 1810 et 1811 aux armées d’Espagne et de Portugal. Il devint général de brigade le 6 août 1811. Napoléon le nomma ensuite baron de l’Empire et l’employa au corps d’observation de l’Elbe, devenu, le 18 janvier 1812, le 2e de la grande armée.

Pendant une partie de la déplorable retraite de Russie, il commanda avec beaucoup de distinction l’arrière-garde du 6e corps. Le 9 décembre, il fut blessé dans un engagement en avant de Wilna, dans lequel il soutint plusieurs attaques successives. Mis en disponibilité le 29 janvier 1812, il fut ensuite alternativement chargé du commandement du département de la Gironde et des Basses-Pyrénées.

Le 16 mars 1814, Louis XVIII lui confia le commandement supérieur de la place de Rochefort. Nommé lieutenant-général le 25 novembre 1814, il fut appelé le 2 juin 1815 au commandement des gardes nationales de Lille.

En 1816, le général Coutard fit partie du conseil de guerre chargé de juger le général Mouton-Duvernet. Le roi lui conféra le titre de comte et lui donna successivement le commandement des 3e et 13e divisions militaires. Des troubles éclatèrent à Brest à la fin de 1821 entre les missionnaires et les habitants ; l’opposition accusa le général Coutard d’avoir mis trop facilement son épée au service de la sacristie. Le gouvernement récompensa son zèle : il l’appela, le 1er janvier 1822, au commandement de la lre division militaire. Il occupait encore ce commandement au moment de la Révolution de 1830.

Compris, le 4 août, au nombre des généraux disponibles, et admis l’année suivante au traitement de réforme, il obtint sa réforme le 26 juin 1831. Depuis cette époque, le général Coutard a vécu éloigné des affaires publiques.

==[[w:Marie Gérard Louis Félix Rodrigue de Berton des Balbes de Crillon|