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le bourg de Saint-Cyr, défendu seulement par 400 républicains qui, retranchés dans une église, y font une défense héroïque pendant plusieurs heures. De-laage y accourt à la tête d’un détachement de 4,200 hommes d’infanterie et d’un escadron de chasseurs à cheval, se porte en colonne sur le centre des Vendéens, les fait charger vigoureusement, tue plusieurs chefs de sa main et délivre les 400 braves enveloppés dans le bourg. Le général en chef Hoche le félicita sur sa conduite, et ce fut en souvenir de ce beau fait d’armes que Napoléon lui permit d’ajouter à son nom celui de Saint-Cyr.

Le même jour il prit le commandement de la colonne de 1,500 hommes du général Boussard, tué dans cette affaire ; et chargé de poursuivre Gharette à outrance, il lui enleva son artillerie, détruisit ses magasins à poudre, et obtint la soumission de plusieurs villes royalistes. Dans une de ces découvertes où il ne craignait pas d’aller lui-même pour se rendre compte de l’état des esprits et de la force de l’ennemi, reconnu par un parti royaliste, il reçut deux coups de sabre, et ne dut son salut qu’à l’arrivée de deux officiers républicains.

Le mauvais état de sa santé l’obligea de donner sa démission le 3 thermi-midor an îv, et ce ne fut qu’à la nouvelle insurrection vendéenne qu’il demanda l’autorisation de reprendre du service : à cette occasion, le ministre Bernadotte lui écrivait : « Quand on a fait un aussi bon emploi de ses armes, on ne doit pas les quitter. »

Il fut donc envoyé le 21 thermidor an vu, dans la 22° division militaire, faisant alors partie de l’armée d ! Angleterre : à la tête des gardes nationales actives du pays et d’un détachement de la 28e demi-brigade de ligne, il battit les Vendéens dans différentes rencontres. Escorté seu-

lement par 14 hommes, il tomba près de Noailles dans une embuscade de 300 Vendéens qui, dès la première charge, le mirent presque hors de combat ; cependant il put saisir le fusil d’un chasseur de sa troupe, blessa le chef ennemi et parvint à se dégager. Une autre fois, attiré à Chemillé dans le désir d’obtenir la soumission de quelques révoltés, il faillit être assassiné pendant jla nuit ; mais au lieu de prendre la fuite, il chargea les assaillants, se fit jour au milieu d’eux et regagna le poste où se trouvaient ses soldats. Dans une autre circonstance, il cerna un rassemblement dans Moulins-sous-Châtillon, s’empara de 15 chefs et dispersa le reste.

La Vendée pacifiée, il passa en Italie le 14 floréal an vin, y fut employé dans la division Monnier, et combattit à Ma-rengo le 25 prairial : dans cette journée mémorable, et lors de la seconde attaque de Castel-Ceriolo, ayant éparpillé ses tirailleurs comme il l’avait vu faire aux Vendéens, il réussit à s’emparer des pièces d’artillerie qui foudroyaient sa division. Après la paix de Lunéville, admis au traitement de réforme le 1er vendémiaire an x, et porté sur le tableau des adjudants-commandants le 9 fructidor an xi, il se rendit le 14 nivôse an xm au cantonnement de Saintes, puis au camp de Saint-Omer.

Delaage, légionnaire le 15 pluviôse an xii, officier de l’Ordre le 25 prairial suivant, et attaché, le 13 ventôse an xm, à la réserve des camps sur les côtes, servit dans le 5e corps de la grande armée en Autriche, en Prusse et en Pologne, pendant les ans xiv, 1806 et 1807, se trouva à Wertingen, à Ulm, à Holla-brùnn et à Austerlitz, où le maréchal Lannes le chargea d’aller rendre compte à Napoléon de la position du 5e corps, à la suite d’un mouvement des Russes. Il était aussi à l’affaire de Saalfeld et à la

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