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son arme, fut terrassé, fait prisonnier et conduit, garrotté, à la queue d’un cheval devant Djezzar, pacha d’Acre, qui, ne pouvant s’empêcher d’admirer sa bravoure, lui fit grâce de la vie et le remit au commodore Sydney-Smith.

Renvoyé en France le 26 germinal de la même année, nommé lieutenant le 26 pluviôse an x, et adjudant-major le 10 floréal, il prit rang de capitaine le 10 brumaire an xn, et devint membre de la Légion-d’Honneur le 25 prairial.

De l’an xiv à 1807, pendant les campagnes d’Autriche, de Prusse et de Pologne, successivement attaché au Ie’ corps et à la réserve de cavalerie de la grande armée, il se trouva, le 26 octobre 1806, à l’affaire du bois de Zedenich en Prusse, où, cerné par un groupe de hussards, il en tua plusieurs et dégagea le général Becker, qui, lui-même, fut sur le point d’être pris.

Nommé chef d’escadron, il combattit àEylau : démonté dans une charge auda-cieusement poussée au milieu de l’infanterie et de la cavalerie russe, il se remit à pied à la tête de son escadron et le ramena au pas dans les lignes françaises sans que l’ennemi osât l’entamer.

Le 3 mars 1807, à l’affaire de Gutts-dadt, il donna de nouvelles preuves de sa bravoure : à la sortie d’un défilé, son régiment, qui iormaitl’avant-garde de la division, trouva le chemin barré par un corps de 1,800 Cosaques qui se disposaient à attaquer son extrême gauche, quand, par un changement de front aussi prompt qu’imprévu, il dissipa l’ennemi en un instant et laissa le chemin libre à la division française.

A la bataille de Friedland, le 14 juin 1807, à la tête du 1er escadron du régiment, il fit une charge brillante sur une batterie ennemie et l’enleva après avoir tué un officier sur sa pièce ; en continuant sa charge, il eut à résister aux atta-

ques des Cosaques et des hussards qui soutenaient l’artillerie, et au retour il essuya le feu d’une embuscade d’infanterie.

Après la paix de Tilsitt, il fut envoyé à l’armée de Portugal, où il eut durant trois mois le commandement provisoire d’un régiment de cavalerie formé d’hommes appartenant au 2e corps ; pendant cette campagne, il remplit plusieurs missions difficiles, à la tête de détachements d’infanterie et de cavalerie, sur les frontières de Portugal du côté de Bra-gance et dans la province de Zamora, et s’en acquitta toujours à la satisfaction du général Millet, dans la brigade duquel il était placé. Fait officier de la Légion-d’Honneur le 15 janvier 1809, il combattit encore à San-Carpio dans la vieille Castille, où il reçut un coup de feu qui lui fracassa le genou droit et le rendit dès lors incapable de monter à cheval.

Chevalier de l’Empire le 11 juillet 1810, admis à la retraite le 1" janvier 1811, et désigné pour un commandement d’armes de 4e classe, il fut envoyé en cette qualité à la citadelle de Lille le 9 octobre de la même année.

Il conserva cet emploi jusqu’au 30 avril 1815, et reçut à cette époque le commandement de la place d’Hesdin ; il fut mis de nouveau à la retraite le 19 janvier 1816.

Lieutenant-colonelhonorairelel" juillet 1820, il est mort à Lille, le 17 juillet 1838.

DELLARD (JEAN-PIERRE, baron)

naquit le 8 avril 1774 à Cahors (Lot). Volontaire le 31 août 1792 dans une compagnie franche de son département, il devint fourrier peu de temps après, et entra par incorporation, le 1er octobre suivant, avec ce grade, dans le 23e bataillon de volontaires, amalgamé plus

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