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410 ) DER d’honorables antécédents. Il était naturel que le général s’attendît à voir récompenser ses longs et anciens services par le grade de lieutenant-général, auquel il avait tant de droits : on prononça sa réadmission à la retraite, le 1er avril 1833, conformément à la loi. Il alla résider à Batignolles, près de Paris. DER ce mouvement insurrectionnel, particulièrement jusqu’au jour (le 16) où la duchesse, déguisée en paysanne, crut prudent de chercher un asile secret à Nantes, mis en état de siège le 15. Deutz, arrivé à Paris, s’était entendu avec M. de Montalivet, puis avec M. Thiers. M. Thiers l’avait envoyé à Nantes, accompagné d’un officier de police nommé Joly, et précédé d’un nouveau préfet, M. Maurice Duval.

Deutz vit la duchesse une première fois, le 31 octobre, et la seconde et dernière fois le 6 novembre, sous le prétexte de communications graves que, dans l’émotion qu’il avait éprouvée lors de l’entretien du 31, il avait entièrement oublié de lui faire.

Le 6, en quittant la duchesse, il alla porter ses renseignements à M. Maurice Duval ; on investit aussitôt la maison, les policiers firent leur office, et après seize heures de recherches, la duchesse sortit de sa cachette, où il lui était impossible de rester plus longtemps, et demanda le général Dermoncourt. En le voyant, elle courut à lui : « Général, lui dit-elle, je me rends à vous, et me remets à votre loyauté. — Madame, répondit le général, Votre Altesse est sous la sauve-garde de l’honneur français. »

Et le général eut pour madame la duchesse de Berri, la nièce du roi, tous les égards dus à son sexe et à ses malheurs ; le général la conduisit ensuite au château, et la fit respecter durant le trajet, car on entendait de fâcheux murmures dans le peuple.

Le surlendemain, tandis que le général se rendait au château de la Chaslièrc pour s’emparer deM. deBourmont, qu’on disait s’y trouver, l’embarquement de la duchesse pour Blaye eut lieu, et le général ne la revit plus.

On avait donné la pairie (11 octobre) à M, Maurice Duval, ancien préfet, ayant

DERY (PIERRE-CESAR)

né à Saint-Pierre (Martinique), le 2 février 1768, entra dans la marine le -4 mars 1780, en qualité de pilote à bord de la frégate Flphigéme, et le 6 juillet de l’année suivante, il passa comme garde-marine surnuméraire sur la corvette l’Élise.

Fait prisonnier sur ce bâtiment le 13 septembre 1782, ’il ne tarda pas à être échangé. Il continua de servir en Amérique jusqu’en 1783, et fut réformé le 17 juillet 1786.

Le 6 octobre 1788, il s’engagea dans le 12° de chasseurs à cheval, et devint successivement brigadier-fourrier le 21 mars 1791, maréchal-des-logis le 1er janvier 1793, et le 7 mars suivant, au combat de Saint-Trond, il s’empara de 2 caissons et reçut deux coups de sabre.

Sous-lieutenant le 1er juillet de la même année, et lieutenant le 1" ventôse an n, il combattit à la seconde bataille de Fleuras, le 8 messidor suivant, et y fut encore blessé de deux coups de sabre. Au combat de Kreuzenach, le 19 brumaire an ni, il s’empara de 2 pièces de canon.

Dery, qui déjà avait donné de nombreuses preuves de valeur pendant les campagnes de l’an m à l’an vu, se fit particulièrement remarquer en Souabe et en Italie en l’an vm ; et le 20 floréal, il s’empara de vive force d’un convoi de 180 voitures, et, le 3 prairial, il arrêta pendant quatre heures, à la tête de -12 hommes seulement, 2,000 cavaliers qui se dirigeaient sur ïortone, les

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