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sont passés en France. On l’a inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

DESSAIX (JOSEPH-MARIE, comte)

général de division, naquit à Thonon (Savoie, anciendépartementdu Mont-Blanc), le 24 septembre 1764. Fils d’un médecin, il prit le grade de docteur en médecine à Turin, et vint exercer son art à Paris. Il adopta les principes de notre Révolution, entra, au mois de juillet 1789, dans la garde nationale parisienne, retourna à Thonon en 1791 pour y faire germer les idées françaises, revint à Paris en 1792, et concourut avec Doppet, dans le dessein commun de porter la liberté en Savoie, à la formation de la société de la Propagande des Alpes, nommé presque aussitôt. Club des patriotes étrangers. « Ce n’était point assez, dit Doppet dans ses Mémoires, p. 35, de faire des dons patriotiques et de faire des vœux pour le triomphe de la liberté, nous résolûmes de former une légion composée de Suisses, de Savoisiens et de Piémontais, pour aller- partager aux frontières les lauriers des légions françaises. Nous nous présentâmes à l’Assemblée nationale le 31 juillet 1792. Chargé d’y porter la parole, je demandai la levée et l’organisation d’une légion franche, sous le nom de Légion des Allobroges. J’ai oublié de dire que, voyant depuis quelque temps la société composée de Suisses et de Savoisiens, nous lui avions ôté le nom de Club des patriotes étrangers pour lui donner celui des Allobroges. Ce fut la raison qui nous fit adopter le nom d’Al-lobroyes pour la légion. L’Assemblée législative décréta la levée et l’organisa’ tion de la légion des Allobroges. Presque tous les membres de notre société s’étaient fait inscrire dans la liste des soldats Allobroges avant que de présenter notre demande à l’Assemblée nationale ; mais, dès que le décret fut connu, les Sa-

voisiens vinrent en foule se faire inscrire, t l’on y reçut beaucoup de Suisses et quelques Piémontais qui se trouvaient à Paris. » Dessaix, nommé capitaine dans cette légion le 7 août, commandait le noyau de sa compagnie dans la journée du 10 août. Malgré les dangers qu’il y avait peut-être à courir en protégeant les gardes suisses, objet de la fureur populaire, il parvint à en sauver un assez grand nombre qui, par reconnaissance, demandèrent h être incorporés dans sa compagnie. Il fut fait chef de bataillon le 13. Suivant le décret, l’organisation définitive de la légion devait avoir lieu à Grenoble ; Dessaix et Doppet conduisirent donc leur troupe dans cette ville. Au mois de septembre, la légion entrait à Chambéri avec le général Montesquiou ; et au mois de novembre, Dessaix succédait à Doppet dans le commandement de cette troupe. En juin 1793, il marcha Contre les Marseillais avec l’armée des Pyrénées-Orientales,* fut nommé colonel le 17 août, entra le 2o à Marseille et se rendit ensuite à Toulon. Sa conduite au siège de cette place parut digne de récompense aux représentants du peuple, qui voulurent le nommer général de brigade ; mais il refusa un avancement qu’il croyait ne pas avoir mérité. En l’an II, il servit à l’armée des Pyrénées, et se distingua, le 13 floréal, en repoussant avec sa légion, forte de 1,500 hommes, les attaques de 8,000 Espagnols, auxquels il fit éprouver une grande perte. Le 17, il contribua à la prise de Saint-Laurent de la Monga. Il s’empara de Campredon le 19 prairial.

Après s’êlre trouvé aux différents com-batsqui signalèrent la fin de cette campagne, il passa à l’armée d’Italie au commencement de l’an III. Au mois de nivôse, il enleva les redoutes de Saint-Jean, en Piémont, et reçut un coup de baïonnette à la tête. Ses soldats voulaient

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