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de bataillon Devilliers, à la tête de six compagnies de carabiniers de la 25e légère, passa le Mincio malgré la mitraille, et prit poste pour couvrir les tirailleurs.

Colonel du 6e d’infanterie de ligne en 1809, général de brigade et baron au siège de Dantzig. Il y donna des preuves d’une grande valeur. La capitulation de cette place ayant été violée, ses défenseurs souffrirent une dure captivité dans les provinces glacées de la Russie ; le général Devilliers partagea le sort de ses compagnons d’armes.

Rentré en France, en 1814, il reçut la croix de Saint-Louis, le commandement du dépôt du Mont-Blanc, et fut promu, le 27 décembre, au grade de commandeur de la Légion-d’Honneur.

Dans la nuit du 5 au 6 mars 1815, ayant reçu du général comte Marchand l’ordre de se rendre à Grenoble, il partit de Charhbéry, avec quatre bataillons, deux du 7e de ligne, commandés par Labédoyère, et deux du 11e, commandés par le colonel Durand. Ces troupes, qui avaient reçu une distribution d’eau-de-vie, se trouvaient depuis trois heures en position sur le rempart qui fait face à la route de Gap, par où l’on présumait que Napoléon devait arriver, et le géné-.rai Devilliers était chez le commandant de la division, lorsqu’on vint l’avertir que le T régiment de ligne, commandé par Labédoyère, sortait de Grenoble et marchait aux cris de vive l’Empereur ! Le maréchal de camp Devilliers courut aussitôt sur les pas des déserteurs, et en fit rétrograder une centaine ; mais arrivé à la tête du corps, ses ordres, ses prières, ses menaces furent inutiles. Le général Devilliers doit à cet épisode de s’être trouvé plus tard dans la circonstance la plus critique de toute sa vie ; il fut appelé comme témoin dans le procès du malheureux Labédoyère. M. Louis Devilliers fut nommé vi-


).

D1G comte, lieutenant-général le 2o avril ■1821, commandeur de Saint-Louis la même année, enfin grand officier de la Légion-d’Honneur.

On lui confia plus tard la 13e division militaire.

DIGEON (ALEXANDUE-ELISABETH-MICHEL, vicomte)

fils d’un fermier général, naquit à Paris, le 27 juin 1771. Il entra au service comme sous-lieutenant dans le 104’ régiment d’infanterie, d’où il passa quelques mois après avec le même grade dans le 9e régiment de chasseurs à cheval. Nommé chef d’escadron au 19e de dragons, Digeon fut blessé d’un coup de baïonnette à l’attaque du pont de Kehl ; il le fut plus tard à Trébia sans vouloir abandonner un seul instant le commandement de son régiment dont il se trouva investi par la mort de son colonel ; à la fin de cette bataille si disputée, le cheval de Digeon, tué sous lui, le laissa au pouvoir de l’ennemi. A la bataille de Marengo, un frère puîné de Digeon, qui devint aussi lieutenant-général, s’étant distingué dans l’artillerie de la garde consulaire, le premier Consul, à son retour à Paris, envoya le général Bessières chez M. Digeon, pour le complimenter et le rassurer sur une blessure qu’il avait reçue. M. Digeon n’hésita pas à demander pour la récompense de son jeune fils l’échange et le rappel sous les drapeaux de son fils aîné. Le vainqueur de Marengo fit aussitôt de Digeon l’objet d’un cartel particulier ; celui-ci rentra dans sa patrie et fut nommé colonel du 26e chasseurs. Ce régiment prit part aux grandes affaires de 1805, notamment de Lensberg et d’Aus-ferlitz, où il prit trois étendards. Digeon reçut la décoration de commandeur de la Légion-d’Honneur le lendemain de cette bataille, où il fut blessé. Il le fut de nouveau près de Stralsund en 1807 ;

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