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chasseurs, à la tête desquels il se signala de nouveau à Ligny, à Fleurus et à mont Saint-Jean.

Après les déplorables résultats de cette campagne, le licenciement de l’armée vint mettre un terme à la carrière militaire de ce brave officier général. Rentré dans ses foyers au mois d’août, on le mit en non-activité et on le soumit à.la surveillance de l’ombrageuse police de cette malheureuse époque. On avait trouvé trois lettres de lui dans le portefeuille de l’Empereur, tombé au pouvoir des ennemis.

En 1817 le général Dommanget se vit plus particulièrement en butte aux tracasseries du pouvoir, et comme- son nom avait été écrit dans quelques lettres saisies lors de la conspiration de Lyon, et qu’on trouva dans ses papiers une lettre d’invitation à dîner de madame de La-valetle, on vit là des motifs suffisants pour le mettre en état d’arrestation. Conduit le 1" juillet à la prison de la Préfecture de police, il resta au secret pendant trente-cinq jours. Après plusieurs interrogatoires par-devant le grand prévôt du département de la Seine, assisté de M. Reverdin, juge au tribunal du même département, on le transféra à la Force avec ses compagnons de captivité, le général Jullienne de Rellair et M. Antoine Chedelle, négociant de Lyon. Les charges n’ayant pas paru suffisantes pour le renvoyer avec ses coaccusés devant la cour prévôtale de Lyon, on les autorisa à se retirer sur parole dans la maison de santé de Cartier, faubourg Poissonnière. Enfin, au mois d’octobre suivant, le général Dommanget obtint sa liberté, mais il n’en demeura pas moins l’objet de l’attention active de la police. Frappé avec 150 autres officiers généraux par l’ordonnance du 1" décembre ’1824, il fut mis à la retraite à compter du 1er janvier 1825, après plus de trente-trois ans

de bons services, vingt campagnes et de nombreuses blessures.

Lors de la révolution de Juillet, le nouveau gouvernement le plaça, le 22 mars 1831, dans le cadre de réserve, et l’admit de nouveau à la retraite, le 1" mai 1832.

Son nom est inscrit sur le côté Nord de l’arc de triomphe de l’Étoile.

Le général Dommanget est mort à Paris, le 10 février 1848, entouré de l’estime et de la vénération de tous ceux qui l’ont connu ; et si, comme tant d’autres, il n’a pu léguer une grande fortune à ses enfants, \l leur a laissé du moins quelque chose de plus précieux : un nom sans tache et de nobles souvenirs.

DOMBROWSKI (JEAN-HENRI)

célèbre général polonais, issu d’une famille ancienne. Fit ses premières armes dans l’armée de l’Électeur de Saxe où il servit de 1788 à 1791. Il revint en Pologne pour prendre part à la campagne de 1792, se fit remarquer dans la guerre de l’indépendance de 1794. Kosciuszko lui avait confié le commandement de l’aile droite du camp retranché de Varsovie. Après avoir tenu tête avec autant de talent que de courage aux armées prussiennes et moscovites, il fut fait prisonnier ainsi que les autres généraux polonais et conduit devant Suvarow qui le reçut avec distinction et lui fit obtenir des passeports pour l’Allemagne. Dombrowski refusa le titre de lieutenant-général que Frédéric, roi de Prusse lui offrit, se rendit sur les bords du Rhin et fut présenté à Cologne au général Jourdan qui obtint pour lui du Directoire (18 novembre 1795), la formation de la première légion polonaise. Les cadres furent promptement remplis ; une seconde légion fut organisée à Strasbourg. Ces légions se composaient chacune de quatre bataillons, quatre escadrons et une compagnie

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