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de 1822 à 1825. M.Duperré, plus ancien en grade, eut le commandement. M. d’Ur-vîlle rapporta au Muséum plus de 3,000 espèces de plantes, dont 400 nouvelles, et 1,200 espèces d’insectes, dont 300 nouvelles.

M. de Chabrol, ministre de la marine, ayant confié à M. d’Urville une nouvelle exploration de la mer du Sud, le commandement de la Coquille, devenue l’Astrolabe, lui fut confié avec le grade de capitaine de frégate ; il remit à la voile en avril 1826. Son expédition procura à la géographie et à la navigation la reconnaissance positive de plus de •4,000 lieues de côtes les moins connues du globe sur la Nouvelle-Islande, la Nouvelle-Bretagne et la Nouvelle-Guinée ; elle assura la position de près de ’ 200 îles ou îlots, dont une soixantaine n’avaient encore figuré sur aucune carte. Les immenses récoltes d’histoire naturelle, amassées durant tout le cours de la campagne, furent déposées au retour au Muséum d’histoire naturelle, et le Musée maritime s’enrichit d’une foule d’objets des peuples sauvages.

Le grade de capitaine de vaisseau fut accordé à M. d’Urville. Ce fut lui qui fut chargé du commandement du vaisseau qui transporta Charles X sur la terre étrangère. Il obtint dès lors du gouvernement anglais la reconnaissance du nouveau pavillon français, et, à son retour, il fit la proposition de réclamer à l’Angleterre les restes de Napoléon.

Pendant plusieurs années, le gouvernement de Juillet laissa M. d’Urville dans un repos qui semblait une disgrâce. Il obtint enfin d’exécuter un nouveau voyage dès longtemps projeté. L’Astrolabe et la Zélée partirent de Toulon le 11 septembre 1837, et le 13 novembre mouillèrent dans la rade de Rio-Janeiro. Le 11 janvier 1838, elles quittèrent la Terre de Feu et s’avancèrent vers les T. I.

glaces antarctiques. Les premières furent rencontrées dès le 59e degré ; au 64e de latitude Sud, ce ne fut plus des montagnes flottantes, maisune barrière compacte qui se prolongeait à perte de vue. A force de travaux, les navires remontèrent vers le nord et découvrirent une côte de 120 milles d’étendue, qu’on nomma la terre Louis-Philippe. Le 7 mars, ils sortirent des glaces, et, le 7 avril, ils firent relâche à Valparaiso.

M. d’Urville quitta cette rade le 29 mai, séjourna, du 26 août au 3 septembre, à Nouka-Hiva, archipel des Marquises, et fit le relèvement comple tdes îles Salomon du 18 au 26 novembre. Le 6 novembre, il avait revu Vanikoro (îles Nitendi), lieu célèbre par le naufrage de Lapérouse. Le 1" janvier 1839, l’Astrolabe ella Zélée arrivèrent à Gouaham, le 5 février à Amboine, le 1er juin à la pointe Sud de Bornéo, le 8 juin à Batavia, le 6 octobre à Lampongs (Sumatra). C’est dans ces parages que les deux équipages éprouvèrent un premier, un cruel désastre : la maladie enleva 17 hommes, et le capitaine d’Urville se vit contraint de laisser 16 malades à Hobart-Town vers les premiers jours de décembre. Ayant appris dans ce port que les capitaines James Ross et Crozier étaient en route pour le pôle Antarctique, le commandant ne voulut pas laisser aux Anglais seuls l’honneur d’une tentative et se décida à faire une nouvelle pointe vers le Sud.

Le 1" janvier 1840, Y Astrolabe et la Zélée remirent à la voile ; le 15, elles coupèrent la route de Cook en 1773, et depuis ce moment se trouvèrent dans un espace de mer que jamais navire n’avait sillonné ; le 16, par 60 de latitude et 141 de longitude, on vit la première glace, masse de 50 pieds de hauteur sur 200 d’étendue ; le 17, les glaces avaient de 100 à 130 pieds sur 3 à 400 toises d’é-teudue. La terre était à 8, à 10 milles 30

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