Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/497

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de volontaires de son département, le 24 septembre 1791, capitaine le 22 mars 1792, et le 5 mai 1793 aide-de-camp du général Barthel à l’armée du Nord, il obtint le 30 juillet suivant le grade d’adjudant-général chef de bataillon, après les affaires de Rosbruge et d’Ost-Cassel. dans la Flandre maritime.

Nommé parles Représentants du peuple commandant du camp de Cassel, le 16 septembre de la même année, pendant qu’il était occupé à fortifier ce poste important, le duc d ; York mettait le siège devant Dunkerque et bloquait la ville de Bergues, alors dépourvue de garnison. Ernouf parvint à jeter un millier d’hommes dans la place, rejoignit Houchard, qui marchait au secours de Dunkerque, instruisit ce général de la force et de la direction de l’ennemi, puis, se mettant à la tête d’une colonne, il fit lever le camp anglais qui cernait Bergues. Le pouvoir exécutif, appréciant la part qu’Ernouf avait prise au succès, l’éleva, le 21 septembre 1793, au grade de général de brigade, et le nomma, le 30 du même mois, chef d’état-major de l’armée du Nord.

Ce fut encore par ses conseils que le général en chef, Jourdan, ayant trouvé le prince Cobourg par derrière le bois de Wattignies, le contraignit à repasser la Sambre et à lever le siège de Maubeuge : ce service important lui valut sa promotion au grade de général de division, le 23 frimaire an H. Mais Jourdan, demeuré dans l’inactivité, par suite du mauvais état des chemins, fut rappelé par le Comité de salut public, et Ernouf partagea la disgrâce de son général, qu’il suivit bientôt après à l’armée de Sambre-et-Meuse en qualité de chef d’état-major, par ordre des représentants Gilet et Guyton, du 16 messidor an II.

L’envahissement de Charleroi, le passage de la Sambre, et la victoire de Fleurus, furent dus en partie au général Ernouf. Dans ces différentes circonstances, il seconda parfaitement le général en chef Jourdan, et pendant la retraite de l’armée de Sambre-et-Meuse il sauva le parc d’artillerie qui avait pris une fausse direction. Nommé, le 26 fructidor an V, directeur du dépôt de la guerre, auquel on réunit le cabinet topographique et historique, presque alors attaché au Directoire, il fit, à la même époque, partie du comité militaire, chargé de tracer la nouvelle ligne de défense des frontières du Rhin à la Meuse. Il quitta la direction du dépôt, le 22 vendémiaire an VII, pour aller occuper les fonctions de chef d’état-major à l’armée du Danube, qu’il commanda au départ du général en chef, et dont il dirigea la retraite vers la Kintzing, où il prit position jusqu’à l’arrivée de Masséna. Alors envoyé à l’armée des Alpes pour opérer son incorporation dans l’armée d’Italie, il devint inspecteur des troupes d’infanterie dans cette contrée, fut en la même qualité employé dans l’Ouest, au commencement de l’an VIII, puis, après le traité de Lunéville, il alla au même titre à Turin, à Gênes, à Milan et à Naples, et revint à Paris, le 17 ventôse an XI. Légionnaire, le 15 pluviôse an XII, grand officier de l’Ordre le 25 prairial suivant, le premier Consul le nomma, vers cette époque, capitaine général de la Guadeloupe.

La plus affreuse anarchie régnait alors dans cette colonie ; les nègres marrons y commettaient impunément de nombreux assassinats, et les hommes de couleur, en insurrection permanente contre les blancs, les chassaient impunément de leurs propriétés ; cette situation se compliqua par la rupture du traité d’Amiens, qui appela de nouveau la guerre dans ces contrées. En moins d’une année, le général Ernouf rétablit