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Après la victoire il fut nommé commandant de Mons.

Général de division le lo mars 93, il reçut de Dumouriez l’ordre de se rendre à Condé et à Valenciennes ; mais il ferma les portes de ces places aux troupes du général transfuge, et les conserva ainsi à la France. Bientôt Ferrand fut investi par 150,000 coalisés commandés par le prince de Cobourg, le duc d’York, et le général Ferraris ; il n’avait avec lui que 9,000 hommes. Avec une si faible garnison, il défendit Valenciennes pendant trois mois, et ne capitula qu’en désespoir d’être secouru, après avoir soutenu quatre assauts et défendu trois brèches praticables dans le corps de la place.

Ferrand, destitué comme ancien noble, fut-arrêté et détenu jusqu’après le 9 thermidor. Le premier Consul le nomma préfet de la Meuse-Inférieure, mais ses infirmités le forcèrent à la retraite en 1804.

Il mourut à la Planchette, près Paris, en 1805. Il a publié : Précis de la défense de Valenciennes.

FÉRY (MICHEL)

général de brigade, né à Châlons (Marne), le 18 juin 1757, s’enrôla dans le régiment de dragons d’Artois, le 24 août 1781.

Lorsque la Révolution éclata, le jeune Féry fut nommé capitaine de la garde nationale de Chaurou (Creuse), et en remplit les fonctions jusqu’au 15 mars 1792. De retour dans sa ville natale, au moment où s’opérait l’organisation des bataillons de volontaires qui devaient marcher aux frontières, il obtint, le 8 septembre de la même année, le grade d’adjudant-major dans les quatre premières compagnies du bataillon de la Marne, et devint chef de ce.bataillon, le 11 novembre suivant.

Féry combattit en 1792 et 1793 à l’armée de la Moselle ; il avait déjà fait, en l’an II, la guerre de la Vendée, lorsque les insurgés de ce pays, au nombre de 400 hommes de cavalerie, et de 3,000 fantassins vinrent l’attaquer au bivouac d’Emoutiers-les-Moufflets. Cet officier n’avait sous ses ordres qu’une dizaine de chasseurs du 15* régiment et 400 hommes d’infanterie dont la plupart n’avaient pas encore vu le feu. Forcé de céder au nombre, il effectua en bon ordre sa retraite sur Saint-Cyr, en arrêtant plusieurs fois l’ennemi, à qui il tua un de ses chefs. Cette belle conduite lui mérita le grade de chef de la 143e demi-brigade, qui lui fut conféré le 1" jour complémentaire de l’an III.

En l’an IV il se rendit à l’armée de l’Ouest, où il servit jusqu’en l’an VIII. Le 5 pluviôse, Féry repoussa à Grand-champ, près de Vannes, avec 300 hommes de la 52e demi-brigade, dont il avait alors le commandement, 1,200 rebelles, soutenus par 2 pièces de canon. Le corps qui était sous ses ordres fut désigné, le 5 fructidor, pour se rendre à l’armée d’Italie. La solde des troupes était arriérée. Les ennemis de la République, profitant de cette circonstance, entraînent une partie de la demi-brigade à la révolte. Un grand nombre de soldats du Ie* bataillon arrachent le drapeau des mains de leur commandant et vont camper sur la place de l’église de Vannes. Informé de ce désordre, le ’ chef de brigade Féry monte à cheval, quoique malade, se présente aux factieux, leur ordonne de rendre le drapeau et de rentrer dans leurs rangs. Les coupables persistent dans leur rébellion. Indigné de cette résistance, Féry met pied à terre et s’élance vers le drapeau le pistolet à la main. A l’instant, 60 baïonnettes sont croisées sur sa poitrine. Loin de se laisser intimider par ces démonstrations menaçantes, il s’efforce de se frayer jour jusqu’au drapeau, fait feu sur les re-

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