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épousé la sœur de Desaix. Il fut promu au grade de général de division sur le champ de ’bataille d’Austerlitz. Membre de la chambré des représentants dans les Cent-Jours, pair de France en 1819. Fouché savait que le [général Becker avait personnellement à se plaindre de l’Empereur : il lui fit donner la commission, par le gouvernement provisoire, de garder Napoléon à la Malmaison, et de le surveiller. Fouché ne doutait pas de trouver en Becker un cœur aigri et disposé à la vengeance ; on ne pouvait se tromper plus grossièrement. Ce général ne cessa de montrer un respect et un dévouement qui honorent son caractère. Ce fut par lui. que l’Empereur envoya offrir au gouvernement provisoire de mar,-cher comme simple citoyen à la tête des troupes pour, repousser Blùcher et continuer aussitôt sa route.

Napoléon avait comblé Becker de. ses faveurs. On ne sait pas positivement la cause des disgrâces qui suivirent de près ces faveurs. On a prétendu qu’il avait blâmé publiquement le système militaire suivi par Napoléon. Quoi qu’il en soit, on l’exila pendant plusieurs années dans le commandement de Belle-Isle en mer.

Le général Becker quitta Rochefort après que Napoléon se fut fatalement embarqué sur le Bellérophon. Arrêté à Orléans par les Prussiens et conduit à Paris comme prisonnier de guerre, il fut mis immédiatement en liberté. On lui offrit un commandement qu’il refusa.

Arrêté de nouveau à Poitiers, comme il retournait à son château de Mons, il demeura en surveillance jusqu’à la publication de l’ordonnance du 9 septembre 1816. Nommé grand-croix de la Légion d’honneur le 21 mars 1831, il mourut à son château de Mons en novembre 1840.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Etoile, côté sud.

BEDEAU (Marie-Alphonse)

né à Verton (Loire-inférieure), le 19 août 1804. Le général Bedeau entra, à l’âge de 16 ans, à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, et en sortit en 1822, en qualité de sous-lieutenant élève, à l’école d’application d’état-major. Il servit successivement dans le 8° de cuirassiers, dans les lanciers de la garde royale, le 2e régiment d’artillerie à cheval et le 13e de ligne. Il était capitaine au 3° régiment d’infanterie légère, lorsqu’il fut déjaché auprès du général Ferrier, dont il devint aide-de-camp. Attaché, en cette qualité, aux généraux Gérard et Schramm, il fit, sous leurs ordres, les campagnes de Belgique de 1831 et 1832. Puis, en 1836, il entra, comme chef de bataillon, dans la légion étrangère, qu’il alla immédiatement rejoindre en Afrique. Là, il ne tarda pas à se distinguer dans toutes les affaires vraiment sérieuses auxquelles son corps prit part. Colonel au 17e léger, il fit partie des deux expéditions de Sétif, 16 et 17 octobre 1838 et mai 1839. Son régiment traversa les Bibans, sous les ordres du duc d’Orléans, et se trouva, un mois après, entre le camp supérieur de Blidah et la Chiffa, au fameux combat à l’arme blanche, contre les réguliers de l’Émir, combat où les caisses des tambours arabes, une pièce de canon, les drapeaux du kalifat d’Abd-el-Kader, quatre cents fusils et trois cents cadavres de fantassins tombèrent en notre pouvoir. Le colonel Bedeau resta momentanément à Cher-chell, dont on venait de s’emparer, et repoussa plusieurs fois avec succès les Arabes qui attaquèrent ses lignes. L’expédition sur le Fondouck, celle de Mé-déah, les combats de l’Affroun,de l’Oued-Ger de l’Oued-Nador et de Mouzaïa, trouvent le jeune colonel toujours plus invincible ; rien ne lasse son courage ni sa patience. Au retour de Médéah, le 20 mai, pendant que nos cavaliers, escortant