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propositions d’avancement ; mais préférant prendre son congé, il rentra dans ses foyers le 15 avril 1784.

Élu capitaine dans le 3e bataillon de volontaires n’ationaux de la Drôme, le 1 2 octobre 1791, il partit bientôt après pour l’armée des Alpes, et, à la tête de 3 compagnies d’élite, il repoussa les troupes piémontaises dans les sept excursions qu’elles firent sur le bourg de Seez, situé au pied du petit Saint-Bernard, les 14, 18, 19, 23 et 30 octobre, S et 12 novem-, bre 1792 : il était alors sous les ordres du général Dubourg.

Chef de bataillon le 4 août 1793, il vint au siège de Lyon, et, le 5 septembre, le directoire du district de Roanne l’envoya mettre en réquisition la force armée, les subsistances, les munitions et les chariots nécessaires à l’armée.

Dans cette mission, il sut respecter les personnes et les propriétés, laissant l’agriculteur et l’artisan à leurs travaux, évitant d’affamer les localités et s’attachant surtout à ne point outre-passer la sévérité de la loi. Il tint la même conduite pendant tout le temps qu’il commanda l’avant-garde à Montbr.isou et à Ville-franche (Aveyron). Il parvint à dissiper, sans coup férir, un rassemblement de 600 individus armés, action qui lui valut un certificat de civisme des représentants Châteauneuf-Randonet JPaganel. Il rejoignit ensuite avec son bataillon l’armée des Pyrénées-Orientales, où il arriva dans les premiers jours de l’an II, et, toujours aux avant-postes, il repoussa le 30 brumaire an III, avec une poignée d’hommes, une forte colonne ennemie qui tentait de prendre en flanc la division Sauzet.

Nommé chef de la 18e de bataille le 2o prairial an III, il assista en cette qualité au combat de Roveredo, où il eut un cheval tué sous lui. A la bataille de Rivoli, le général en chef passant devant sa troupe lui dit : « Brave 18e, je vous

connais, l’ennemi ne tiendra pas devant vous. » La bataille fut gagnée et Fugière obtint l’honneur de faire broder ces paroles sur son drapeau.

Le 13 ventôse an VI, il fut chargé, avec 1,500 braves, d’emporter le pont de Munich, poste formidable défendu par 22 pièces de canon et 7,000 hommes ; Fugière, s’en empara en peu d’instants, et fut fait général "de brigade en considération de sa belle conduite, à cette affaire. Attaché à la division Régnier pendant l’expédition d’Égypte, il assista à tous les combats qui précédèrent la conquête du Caire, ainsi qu’à la bataille des Pyramides, où il fit preuve d’une grande valeur.

Le 7.thermidor an VII, à la bataille d’Aboukir, chargé d’attaquer parla droite les retranchements relevés par l’ennemi au bord de la mer, il fut atteint par une balle à la tête et reçut un autre coup de feu au bras gauche : il se retirait tout sanglant du champ de bataille, lorsqu’un boulet lui emporta ce même bras et nécessita l’amputation immédiate à l’articulation, opération doulom^euse qui le mit un moment en danger de mort, et qu’il subit courageusement au milieu du feu et en présence du général en chef.

En récompense de sa belle conduite, le général en chef lui fit don de son propre sabre, sur lequeljl avait fait graver : « Bataille des Pyramides, bataille d’Aboukir, le général en chef Kléber au général de brigade Fugière, au nom du Directoire exécutif. »

Rentré en France après la capitulation d’Alexandrie, il débarqua à Toulon ayec l’armée, où il apprit que, dès le 29 frimaire an IX, le premier Consul avait pris un arrêté pour lui confier le commandement en chef de la succursale d’invalides qu’on devaitincessammment établir dans la 8e division militaire. Bonaparte lui confirma lui-même cette nouvelle par

GAL

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