Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/568

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fut cependant assez tôt rétabli pour prendre part à la campagne de France. Il fut nommé commandant du corps des réserves de Paris, uniquement composé de conscrits. A la bataille de la Rothière il commandait l’aile droite, et malgré les attaques opiniâtres d’un ennemi supérieur en nombre, il garda toutes ses positions et n’abandonna qu’à minuit, et par ordre formel de l’Empereur, la défense du pont de Dieuville. L’action de Moniereau avait commencé à neuf heures du matin, et les diverses attaques avaient été repoussées ; vers une heure, un aide-de-camp porte au général Gérard l’ordre de se mettre à la tête des troupes. Celui-ci fait aussitôt de nouvelles dispositions, ordonne un mouvement général, enlève toutes les positions de l’ennemi, le poursuit l’épée dans les reins, et lui prend un grand nombre de canons, de drapeaux et de prisonniers. Le 22 mars 1815, Gérard était inspecteur général d’infanterie en Alsace ; peu de temps après, Napoléon le nomma Pair de France et lui confia le commandement de l’armée de la Moselle. 11 reçut au commencement de juin l’ordre de se rendre à marches forcées sur la frontière du Nord, et le 16 il s’immortalisait à la bataille de Ligny. où le succès de ce combat important fut le résultat de ses habiles dispositions autant que de son intrépidité personnelle et de celle de ses troupes. Le 18 il était dans la direction de Wavres lorsqu’on entendit le canon du côté de la forêt de Soignies. Les commandants des divers corps s’étaient alors réunis en conseil ; le général Gérard voulait que, suivant les principes généraux de la guerre, on fût droit au canon, en passant la Dyle sur le pont de Munster. Grouchy ne se défendit de cette opinion que par des ordres contraires et positifs de l’Empereur. Ce mouvement aurait changé le résultat de la bataille de Waterloo. Avant la fin de la journée, Gérard reçut une cinquième blessure. Une balle lui traversa la poitrine au moment où, à la tête de l’infanterie, il allait attaquer le village de Bielge. Il voulut néanmoins partager le sort du reste de l’armée et se fit transporter au delà de la Loire.

L’Empereur destinait à ce brave général le bâton de maréchal. A son retour à Paris, les ministres de la guerre et de la police l’engagèrent à voyager quelque temps. Il partit. Rentré en France en 1817, il se retira dans sa terre de Villers-Creil (Oise). Député en 1822,1823 et 1827, il siégea à gauche.

En 1830, la commission de l’Hôtel-de-Ville, puis le lieutenant-général le nommèrent commissaire au département de la guerre et enfin ministre, du 11 août au 16 novembre 1830. Il avait déjà provoqué, le 1er août, le rétablissement des couleurs nationales ; le 11 août, il fit opérer la dissolution de la garde royale et de la maison entière de Charles X, et le 16 août la reconstitution de la Garde municipale ; le 27 août, il signa la dissolution du Conseil supérieur de la guerre. Le 17 août, il fut élevé à la dignité de maréchal ; prit au mois d’août 1831 le commandement de la courte expédition de Belgique, dont il assura les résultats en retournant assiéger Anvers. Il fut admis en 1833 à la Chambre des Pairs dont il avait été créé membre le 11 octobre 1832. Le 18 juillet 1834, le maréchal Gérard reprit le portefeuille de la guerre avec la présidence du Conseil. Le 10 août 1834 parut le travail sur l’organisation de la justice en Algérie. Il réorganisa et augmenta l’armée. Sorti du Cabinet le 29 octobre, il fut, après la mort du maréchal Mortier, nommé grand chancelier de la Légion-d’Honneur, le 4 février 1836, et le 11 septembre 1838 commandant