Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/572

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s’il eût suivi les conseils écrits que M. Gicquel lui avait remis avant de quitter l’île d’Aix. C’est à cette époque qu’il proposa l’installation du magasin général à bord des bâtiments, mode dont on a bientôt reconnu les excellents effets, et qui est depuis longtemps réglementairement établi à bord des navires de l’État.

De retour en septembre 1817, à Brest, il traduisit de l’anglais une foule d’instructions nautiques de la Manche, des côtes de l’Amérique du Nord ; un long Mémoire sur les courants de l’Atlantique, et, sous le titre Essai, il compléta le Manœuvrier de Bourde de la Ville-Huet. L’on doit également à M. Gicquel les Tables comparatives des principales dimensions des bâtimenis de guerre français et anglais, ouvrage fort estimé, que les auteurs des Victoires et Conquêtes indiquent comme guide aux marins. Les Annales maritimes contiennent aussi de lui un travail relatif à quelques modifications sur les constructions navales, sur le grée-ment, la mâture, sur l’installation des bâtiments de l’État, sur leur arrimage, sur l’artillerie, telle que la substitution du 30 au 36, et les avantages qui en découleraient, etc., modifications qui ont toutes été adoptées et mises en pratique plus ou moins promptement, et qui sont depuis 1844 réglementaires.

Promu capitaine de frégate le ^’septembre 1819, il se vit appelé par le ministre pour installer et armer la frégate la Jeanne-d’Arc, construite sur des plans nouveaux ; il demeura à son bord comme second, et navigua, en 1821, dans la Méditerranée et dans l’Archipel, au moment ou les Grecs levaient l’étendard de la liberté. Dans un voyage qu’il fit à Alexandrie, en Égypte, il présenta au ministre de la marine sur cette contrée, des observations politiques et commerciales d’un ordre assez élevé pour

être soumises au conseil des ministres.

Par ordonnance royale du 3 juillet 1822, il fut nommé rapporteur du conseil de guerre chargé d’examiner la conduite du capitaine Epron, pour la perte de la frégate ïAfricaine. Dans le mois de décembre suivant, il reçut l’ordre de se rendre à Toulon, pour y prendre le commandement du brick le Cuirassier, et d’aller croiser entre les îles Baléares et le cap Palos d’Espagne. Il était alors question de faire entrer dans ce pays une armée française afin d’y rétablir l’autorité royale. Revenu à Toulon, il appareilla le 13 avril pour aller à la recherche de la frégate la Junon, qui croisait de Barcelone à Malaga, à l’effet de remettre à son capitaine, qui commandait les forces navales sur les côtes méridionales de l’Espagne, des paquets très-pressés et qui lui donnaient avis que l’armée française était entrée en Espagne sous les ordres du duc d’Angoulême.

Appelé, le 23 juin 1824, au commandement de la corvette de charge la Moselle, il se rendit dans la mer Pacifique et fournit des approvisionnements aux navires français qui y stationnaient.

Élevé au grade de capitaine de vaisseau le 19 août 1827, il prit de nouveau, après les événements de~jl830, le commandement de la Guerrière. Nommé le ISavril 1831, directeur des mouvements du pont de Brest, et officier de la Légion-d’Hon-neur le 27 juillet 1832, M. Gicquel rend chaque jour des services très-utiles au pays, et a reçu une foule de témoignages de satisfaction des différents ministres qui ont tenu le portefeuille de la marine. On ne récapitulera pas ici les améliorations qu’il a apportées dans sa direction ; cependant on ne saurait passer sous silence l’organisation des gabiers de port (autrefois les gardiens volants) et des pompiers de la marine, celle du matériel d’incendie, etc.