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BEU réitérées de l’ennemi et lui fit éprouver des perles considérables.

Au retour des Bourbons, il fut nommé chevalier du Mérite militaire et chargé en 1818 du commandement de Toulon. En 1830, la ville de Toulon lui décerna une épée d’honneur, en souvenir de sa noble conduite, pendant les circonstances difficiles de cette époque.

On l’a vu successivement depuis lors commandant du département du Var de •1&32 à 1837, époque où il fut placé sur le cadre de réserve, grand officier de la Légion d’honneur’et maire de Toukta.

BEURNONVILLE (PIERRE-RUEL, marquis de)

pair, maréchal de France, etc., né le 10 mars 1762 à Champignôles, près dcBar-sur-Aube, fut destiné par ses parents à l’état ecclésiastique ; mais, entraîné par son goût pour l’état militaire, il fut admis à 14 ans dans la gendarmerie de Lunéville. Sous-lieutenant en 1777 dans le régiment colonial de l’Ile-de-France, il se signala dans les trois campagnes de l’Inde, sous les ordres de Suf-fren. Commandant des milices de l’île Bourbon en 1789, il fut destitué par le gouvernement ; il se plaignit au ministre, et obtint pour tout dédommagement la croix de Saint-Louis. Aide-de-camp du iiiaréchal Luckner en 1792, il passa maréchal-de-camp dans la1 même année. Chargé de ladéfeuse du.campdeMaulde, il résista pendant plusieurs mois à des forces supérieures et fit, à cette occasion,, que Dumouriez le surnomma, à cause de sa haute stature et de son courage impétueux, YAjax français. Beurnouville prit part aux journées de Valmy et de Jem-mapes. Chargé de conquérir le Luxembourg, il n’opéra pas cette conquête sans faire quelques pertes qu’il dissimulait dans ses rapports. Il ne craignit pas de dire dans l’un d’eux que l’ennemi avait perdu beaucoup de monde, mais que les Français en avaient été quittes pour le petit doigt d’un chasseur.

On fit alors celte épigrammè :

Quand d’ennemis tués on compte plus de mille, Nous ne perdons qu’un doigt, encor le plus petit.

Holà, Monsieur de Beurnonville,

Le petit doigt n’a pas tout dit.

En février 1793, Beurnonville fut nommé ministre de la guerre, en remplacement de Pache. Adjoint aux commissaires chargés d’aller arrêter Dumouriez dans son camp, Dumouriez donna ordre d’arrêter ces commissaires eux-mêmes et voulait en excepter Beurnonville qui lui dit tout bas : Vous me perdez ! Dumouriez le comprit et le fit arrêter comme les autres. Livré aux Autrichiens, il fut incarcéré dans diverses forteresses pendant trente-sept mois. Échangé en novembre 1795 avec les autres contre la fille de Louis XVI, il fut chargé du commandement de l’armée de Sambre-et-Meuse qu’il ne conserva que quelques mois. En 1797, il fut sur le point d’être nommé membre du Directoire au lieu de Barthélémy.

Au 18 fructidor, il reçut le commandement de l’armée de Hollande, fut bientôt remplacé par Joubert et revint à Paris avec le titre d’inspecteur général.

Au 18 brumaire, il favorisa les projets de Bonaparte, et en reçut l’ambassade de Berlin. A son retour, il rapporta une correspondance qui révélait les intrigues du parti royaliste, et qui fut imprimée sous le titre de : Papiers saisis à Bareuth. Il fut ensuite envoyé à Madrid, et à son retour, nommé sénateur, grand officier de la Légion d’honneur, comte de l’Empire ; mais de tous les généraux de la Révolution, il fut le seul exclu du titre de maréchal, Napoléon, dit-on, ne lui accordant aucune capacité militaire.

Membre du gouvernement provisoire en 1814, Louis XVIII le nomma à son retour pair de France et membre de son