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POITEVIN DE MAUREILLAN (CASIMIR, baron, puis vicomte)

, général de division du génie, né le il juillet 1772 à Montpellier (Hérault). Issu d’une famille noble du Languedoc, il entra comme élève sous-lieutenant à l’école du génie de Mézières le 12 février 1792, et se fit remarquer au siège de Namur et à l’attaque du fort "Villette. Lieutenant le 15 février 1793, et capitaine le 1" juin suivant, il prit une part honorable au bombardement de Maëstricht, après lequel le général en chef le chargea de retrancher la forêt de Marmale. En février 1793, le général Bouchet, en sollicitant du ministre de la guerre le grade de capitaine pour les deux frères Poitevin (Casimir et Victor), s’exprimait ainsi : « D’après la conduite que je leur ai vu tenir aux attaques de Namur et à celles qui ont suivi, je ne crains pas d’assurer que peu de sujets annoncent de plus heureuses dispositions pour être un jour d’excellents officiers. On ne peut rien ajouter à leur zèle, à leur activité, à leur intelligence ; je ne parle pas de leur bravoure dans les occasions : c’est une qualité inhérente à tous les Français. » Le jeune Poitevin (Casimir) se trouva encore à la bataille de Nerwinde, au siège de Menin et à la bataille de Cour-trai, et dirigea les’ouvrages entrepris pour mettre cette place à l’abri d’un coup de main. Plus tard, il alla prendre part au sjége d’Ypres et de Nieuport, à la prise de l’île deCadsand et au siège de l’Écluse, et devint chef de bataillon le 18 fructidor an II. Cette même année il dirigea, en qualité de commandant du génie, le siège de Venloo, se trouva à celui de Nimègue, à la prise de la Hollande et au passage du Rhin devant Dusseldorff. Il faisait partie de l’armée du Rhin, lors du second passage de ce fleuve le 6 messidor an IV, et il reçut à l’occasion de la valeur éclatante qu’il y avait déployée, une lettre de félicitation du Directoire. Il assista à la bataille de Biberach, et se fit particulièrement remarquer pendant la retraite de Moreau, ainsi qu’à la défense de la tête de pont de Huningue, où il commandait le génie. Il contribua, le 1" floréal an V, au nouveau passage du Rhin, et fut nommé chef de brigade le 19 prairial suivant. Le général Moreau écrivit au ministre de la guerre : « Les bons services de eet officier lui ont mérité cet avancement ; il a été employé très-utilement au passage du Rhin en l’an IV, s’est distingué pendant la retraite de l’armée en Bavière. Il a été chargé de retrancher et de défendre la tête de pont de Huningue, et cette opération fait infiniment d’honneur à ses talents et à son courage. » Le colonel Poitevin fut chargé, peu de temps après, de la construction des retranchements du fort de Kehl et du commandement du génie de l’aile droite de l’armée d’Allemagne. Désigné par le général Bonaparte pour faire partie de l’expédition d’Égypte, il se signala à la prise de Malte, aux batailles d’Alexandrie et de Chebreiss. Fait prisonnier parles Turcs au.commencement de l’an VII, il ne fut rendu qu’à la fin de l’an IX ; le premier Consul l’employa immédiatement au comité des fortifications. Il faisait partie des cantonnements de Saintes, lorsqu’il reçut le 19 frimaire an XII l’étoile de la Légion-d’Honneur, et le 25 prairial suivant la