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CHAPITRE XIII


QUELQUES COLS CAUCASIENS


Nous nous étions rétablis du mauvais effet des nuits froides dont il a été parlé au commencement du dernier chapitre et nous nous étions alors décidés à faire la traversée du bassin où nous étions à celui du Glacier du Dych Su pour voir s’il était possible de trouver en chemin une route commode et facile aboutissant au sommet du Shkara. À 4 h. 30 mat., nous quittons notre camp et nous remontons, comme en nous promenant, le Glacier de Bezingi, faisant de temps à autre des haltes pour examiner la face de la montagne. La série sans fin des glaciers suspendus à ses falaises semblait entraîner de ce côté tant de risque et de danger, que nous ne fûmes en aucune façon tentés de changer notre plan. Nous vîmes plus tard pourtant (en faisant l’ascension du Dych Tau), que de grands plateaux de glacier se trouvaient cachés par le raccourci dû à notre position, et que, en réalité, l’ascension pouvait être effectuée de ce côté, sans qu’on eût à s’aventurer sur aucune place balayée par les séracs. Mais nous ne pouvions pas avoir connaissance du fait alors que nous remontions le glacier et que nous contre-passions ses interminables ferrasses et falaises de glace, en route vers le Bezingi Vsek[1].

  1. Vsek est un terme du dialecte Ossette qui signifie col. Ce passage nommé par A. F. Mummery Bezingi Vsek est appelé Col de Dykhsu par